jeudi 4 avril 2019

Martin Winckler - Les Brutes en blanc

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Martin Winckler 

Les Brutes en blanc 

Ed. Flammarion


En 2009, dans Le Chœur des femmes, Martin Winckler s'interrogeait sur le paternalisme dans la médecine, la hiérarchie dans le rapport au soignant et la tendance à la maltraitance, qu'elle soit verbale ou physique. En 2016, il remettait le couvert avec Les Brutes en blanc, la version pamphlétaire de son roman.

L'auteur est remonté. Il lui tient à cœur de dénoncer les dysfonctionnements d'un système et de proposer des solutions à celles et ceux qui en sont victimes. L'intention est louable. Mais les propos tenus dans cet essais sont si peu nuancés et les attaques manquent à ce point de modération que le livre, atrabilaire, perd en crédibilité. Il donne l'impression de généraliser les cas particuliers, fourre tout le monde dans le même sac, de l'industrie pharmaceutique aux lobbys en passant par les institutions, et il tire à boulets rouges sur l'ensemble.

Ce livre globalement défaitiste se termine tout de même par une note positive. S'appuyant sur de nombreux exemples et témoignages - dont certains, déjà exploités dans Le Chœur des femmes, créent une impression de redite - il explique au lecteur les protocoles individuels et collectifs à suivre pour rendre compte des conditions médicales et les améliorer. Les Brutes en blanc laisse au final planer un sentiment anxiogène. Je ne serais pas surpris qu'après ça plus personne n'aille consulter son toubib. J'imagine d'ailleurs que l'auteur s'est mis toute la profession à dos, bons et mauvais médecins.

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