Sakyo Komatsu
La submersion du Japon
Ed. Picquier
À l'heure du réchauffement climatique, il doit trotter dans la tête de chaque insulaire la menace de la montée des eaux. Et si, en plus, ceux-ci vivent sur une faille sismique, on peut rajouter à cette perspective la possibilité de voir leur île engloutie suite à un séisme.
En 1973, il n'était pas encore réellement question de réchauffement climatique. En revanche, les tremblement de terre étaient déjà fréquents, surtout au Japon. Cette année-là, Sakyo Komatsu imagina donc le scénario catastrophe le plus plausible à l'époque : le pays du Soleil-Levant est rayé de la carte du monde par un séisme d'une ampleur et d'une magnitude inouïes.
La submersion du japon est principalement le récit des moments qui précèdent ce terrible épisode. La majeure partie du roman est composée des longues conversations qui se tiennent entre les scientifiques et de débats sans fins entre spécialistes. Une fois l'inéluctable dénouement accepté, la tension monte doucement. Mais doucement, hein. Pas trop, et pas trop vite. La langue est bien trop terne pour rendre l'agitation et les personnages trop peu approfondis pour qu'on partage leurs sentiments. En effet, l'auteur s’intéresse peu à ses personnages et préfère l’échafaudage de théories scientifiques invérifiables à l'étude de leur psychologie. Quant à l'ébauche d'amourette dans laquelle il s'aventure, elle est au mieux ridicule, au pire embarrassante.
Dans le dernier quart, le livre devient plus politique, plus fin et l'auteur abandonne enfin sa fade trame romanesque pour aborder des problématiques intéressantes. Comment éviter la panique ? Comment déplacer une telle population ? Où envoyer tous ces gens, à quel coût et avec quelles conséquences ? Les autorités internationales prennent la parole et les dirigeants des différents pays se renvoient la balle. Revenant alors sur les grands épisodes d'immigration de masse, le roman soulève les bonnes questions, avec justesse, lucidité et une certaine touche de fatalisme, et s'interroge sur la priorité entre, d'une part, les vies humaines et, d'autre part, les spéculations financières en toute sorte, la bonne santé des marchés boursiers et la stabilité de l’échiquier politique et militaire.
Bref, quarante ans plus tard, le roman de Sakyo Komatsu n'a jamais autant été d'actualité. Très imparfait, il n'en est pas moins intéressant. Mais vous pouvez sans scrupule en sauter les deux cents premières pages pour vous rendre directement à la fin et voir quel sort il réserve à ses malheureux réfugiés environnementaux.
Dans le dernier quart, le livre devient plus politique, plus fin et l'auteur abandonne enfin sa fade trame romanesque pour aborder des problématiques intéressantes. Comment éviter la panique ? Comment déplacer une telle population ? Où envoyer tous ces gens, à quel coût et avec quelles conséquences ? Les autorités internationales prennent la parole et les dirigeants des différents pays se renvoient la balle. Revenant alors sur les grands épisodes d'immigration de masse, le roman soulève les bonnes questions, avec justesse, lucidité et une certaine touche de fatalisme, et s'interroge sur la priorité entre, d'une part, les vies humaines et, d'autre part, les spéculations financières en toute sorte, la bonne santé des marchés boursiers et la stabilité de l’échiquier politique et militaire.
Bref, quarante ans plus tard, le roman de Sakyo Komatsu n'a jamais autant été d'actualité. Très imparfait, il n'en est pas moins intéressant. Mais vous pouvez sans scrupule en sauter les deux cents premières pages pour vous rendre directement à la fin et voir quel sort il réserve à ses malheureux réfugiés environnementaux.
Super ça, content de savoir que tu as aimé, c’est vrai qu’il n’est pas parfait mais le sujet est intéressant, et surtout c’est court comme lecture, belle critique en tout cas !
RépondreSupprimerMerci. Heureusement que le livre est court. Sans ça, je ne sais pas si je serais allé au bout.
SupprimerCommencé hier suite au billet de Gepe, pas très emballé par les dialogues assez surprenants. Mais ce que tu en dis me donne envie de continuer, du moins la fin.
RépondreSupprimerEn effet, les dialogues de la première moitié sont loin d'être passionnants. Mais le livre le devient dans son dernier quart quand l'auteur abandonne les longs discours scientifiques pour les réflexions politiques.
SupprimerJe vais attendre la sortie de l'édition expurgée.
RépondreSupprimerLes meilleurs extraits tiendraient en quelques dizaines de pages...
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