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mardi 23 juin 2020

Stephen Graham Jones - Galeux

Stephen Graham Jones  Galeux  Ed. La Volte
Stephen Graham Jones 

Galeux 

Ed. La Volte


Le thème de la lycanthropie est assez enthousiasmant mais il me semble aussi exploité que formaté. De fait, si j'ai toujours aimé les histoires de loups-garous et continue d'ailleurs à aimer ça, je n'ai pas souvenir d'avoir jamais eu de grosses surprises dans ce domaine. Jusqu'au livre de Stephen Graham Jones.

La notoriété de ce professeur d'université natif-américain, auteur d'un quinzaine de romans et d'une poignée de nouvelles, n'a pas encore traversé l'Atlantique. Cette première traduction en français pourrait changer la donne. Pour une simple histoire de loups-garous ? Justement, non. Galeux n'est pas une simple histoire de loups-garous.

Il commence comme tel. Ou plutôt comme un roman d'apprentissage. Le personnage principal est un garçon, plus tout à fait un enfant, pas encore un adulte, élevé dans une famille étrange, abreuvé d'histoires incroyables de transformations, de hurlements, de pleine lune et de balles d'argent. N'est-t-il qu'un homme ou.. un loup-garou ? Comment savoir... Ce qui est certain, c'est que, normal ou non, sa vie sera celle d'un marginal, condamné à frayer avec les basses classes de la société. Violence, précarité, alcoolisme, pauvreté... mieux vaut s'y préparer...

Et c'est là l'excellente trouvaille de Stephen Graham Jones, faire de la lycanthropie une allégorie. Car si les loups-garous ne vivent que dans l'esprit foisonnants des créateurs de fictions, des humains qui subissent ce triste destin existent bel et bien. C'est d'eux dont il est question dans ce livre qui, sous couvert de littérature de genre, n'est ni plus ni moins qu'un roman sur les minorités, sur le déterminisme social et sur les amérindiens en particulier.

Fin dans son discours et intelligent dans son procédé, Galeux manque en revanche d'un peu de liant d'un point de vue romanesque. À mon sens, le choix n'est pas suffisamment tranché dans la forme : composé d'histoires courtes qui constituent un tout, sa narration est parfois un peu décousue et peine à imposer un fil rouge, quand bien même on suit avec intérêt la quête de son personnage. Mais l'important dans ce livre inattendu, qui dépoussière le thème du loup-garou, assume le genre et offre au passage quelques scènes visuelles totalement décomplexées, tient clairement dans son aspect critique et dans sa grande sensibilité.

4 commentaires:

  1. Je ne suis de mon côté pas vraiment pro-loup-garou, mais c'est intrigant - à l'image de la couverture. Ça fonctionnerait avec n'importe quelle créature d'ailleurs, ou la figure du loup-garou est nécessaire ?

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    1. J'imagine que le loup-garou pourrait être ici remplacé par n'importe quelle autre créature fantastique. Ce qui fait qu'il n'est pas indispensable d'être amateur de lycanthropes pour l'apprécier.

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  2. Je pense que cela n'est pas pour moi, déjà la forme...
    Mais j'aime le titre !

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    1. Le titre est bon et parfaitement mis en valeur sur la couverture. Maintenant, si malgré ça ce n'est pas pour toi...

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