Jean Giono
Le hussard sur le toit
Ed. Folio
Lire un roman de Jean Giono, c'est comme poser sa main sur le tronc d'un arbre. Ou s'asseoir dans un sous-bois de pinède. Ça sent la lavande et la brise rafraichissante, c'est poétique et contemplatif.
Mais pas cette fois-ci.
Le hussard sur le toit a plus la teinte blafarde des pestiférés que celle de la lavande et dégage une odeur de chair en décomposition plutôt que de pinède.
Et pour cause. Angelo Pardi arrive à Manosque où il se retrouve rapidement au cœur d'une épidémie de choléra. C'est depuis les toits qu'il contemplera le chaos, c'est la-haut qu'il rencontrera Pauline de Théus. Toute l'intrigue ne se déroule pas sur les toits, contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre. Il en descendra et, à peine le pied à terre, se retrouvera mêlé à toutes sortes d'aventures.
Jean Giono manie la langue comme personne. Et il décrit la maladie avec tant de force et de détails, parfois jusqu'à l’écœurement, que c'est à se demander si le vrai héros de l'histoire n'est pas plutôt le choléra qu'Angelo Pardi. Car les personnages n'ont finalement pas sa puissance d’évocation et qu'il ne sont jamais approfondi comme elle. Jamais aussi fascinant qu'elle non plus. Dans ce roman, la maladie est graphique, ses descriptions sont soignées, extrêmes, et j'ai pris un plaisir presque malsain à en lire les longs passages qui lui sont consacrés.
Lire un roman de Jean Giono, c'est comme poser sa main sur le tronc d'un arbre. Lire Le hussard sur le toit, c'est comme poser sa main sur le tronc d'un orme atteint de graphiose.
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