Andreas Eschbach
Des milliards de tapis de cheveux
Ed. J'ai lu
Alors on est sur une planète loin, très loin dans l'espace. Sur cette planète, de père en fils on consacre sa vie à tresser un tapis constitué des cheveux de ses femmes et de ses filles. On a un fils unique, c'est mieux, et on lui transmet l'ouvrage qu'il vendra pour subvenir aux besoins de sa famille. Puis il tissera à son tour un tapis et répètera l'histoire. C'est comme ça depuis toujours et il n'y a pas de raison que ça ne continue pas. Ou pas tout à fait. Car la rumeur court que l'Empereur, pour lequel les tapis sont tissés, serait mort après avoir été renversé par des rebelles. Mais si la rumeur est vraie, que deviendra la guilde des tisseurs ? Et, surtout, pourquoi continuer à tisser ? Pourquoi même d'ailleurs avoir jamais commencé ?
Publié en 1995, ce premier roman d'Andreas Eschbach est à mi-chemin entre le roman et le recueil de nouvelles. En effet, chaque nouvelle propose une histoire dans l'histoire, tisse, comme ses personnages, un ouvrage ambitieux et cohérent et dresse le portrait d'un univers élaboré et original. Durant dix-sept chapitres, on découvre les aspects de cette société, ses travers et l'absurdité de ses rites, le livre devant être considéré comme un tout et présentant l'univers dans son ensemble.
Que ce soit de l'empire galactique à l'interprétation qu'il fait des dérapages diplomatiques, que ce soit de l'étude des systèmes totalitaires à celle de la démesure d'un homme supposément supérieur au peuple, l'auteur respecte scrupuleusement touts les règles du genre mais le renouvelle complètement. Il apporte du nouveau dans un registre qui a tendance à tourner en rond et à ne pas beaucoup se renouveler. Et ça fait du bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire