Jeffrey Eugenides
Des raisons de se plaindre
Ed. L'Olivier
Se faire attendre, c'est se faire désirer. Et, à raison d'un livre par décennie, Jeffrey Eugenides aime à se faire désirer.
Heureusement, après Le roman du mariage publié en 2013, le public n'aura pas eu à attendre le milieu des années 20 pour relire sa prose. La fréquence des dix ans serait-elle brisée ? Eh bien pas vraiment. Car si nous avons le plaisir de voir paraître un Jeffrey Eugenides aussi tôt, ce n'est pas exactement une nouveauté. Il s'agit en effet d'un recueil de nouvelles publiées dans la presse ces trente dernières années.
À ce titre, Des raisons de se plaindre a un faux air de pot-pourri. Pas de lien entre les nouvelles, ni de cohésion d'ensemble ou d'harmonie générale, juste un montage disparate. Mais un bon montage disparate. Très bon. Allez, si on cherchait vraiment on pourrait dégager une vague thématique mais elle serait un peu tirée par les cheveux : les regrets. Ceux d'une vieille femme abandonnée par ses enfants, de celui dont l'ex organise une soirée d'insémination, d'un musicien qui joue sur un instrument qu'il n'arrive pas à payer, d'un ancien millionnaire en pleine faillite, d'un type qui observe son ex-femme, de celui qui veut monter une arnaque à sa maison d'édition, ou encore de ce prof accusé de viol.
Écrit dans une langue simple et dénuée de toute envolée lyrique, ce recueil se moque volontiers de ses personnages mais également de notre époque et des Etats-Unis dont ils sont tous un pur produit. Basées sur des sentiments négatifs et de tristes caractéristiques bassement humaines, les histoires sont souvent sombres mais Jeffrey Eugenides les teinte d'un humour caustique, notamment grâce au décalage imposé par des images fortes et très parlantes. Il nous rappelle au passage que, s'il a un don pour exploiter de bonnes idées et un talent indéniable pour les raconter, il est aussi à l'aise avec la nouvelle qu'avec le roman.
Heureusement, après Le roman du mariage publié en 2013, le public n'aura pas eu à attendre le milieu des années 20 pour relire sa prose. La fréquence des dix ans serait-elle brisée ? Eh bien pas vraiment. Car si nous avons le plaisir de voir paraître un Jeffrey Eugenides aussi tôt, ce n'est pas exactement une nouveauté. Il s'agit en effet d'un recueil de nouvelles publiées dans la presse ces trente dernières années.
À ce titre, Des raisons de se plaindre a un faux air de pot-pourri. Pas de lien entre les nouvelles, ni de cohésion d'ensemble ou d'harmonie générale, juste un montage disparate. Mais un bon montage disparate. Très bon. Allez, si on cherchait vraiment on pourrait dégager une vague thématique mais elle serait un peu tirée par les cheveux : les regrets. Ceux d'une vieille femme abandonnée par ses enfants, de celui dont l'ex organise une soirée d'insémination, d'un musicien qui joue sur un instrument qu'il n'arrive pas à payer, d'un ancien millionnaire en pleine faillite, d'un type qui observe son ex-femme, de celui qui veut monter une arnaque à sa maison d'édition, ou encore de ce prof accusé de viol.
Écrit dans une langue simple et dénuée de toute envolée lyrique, ce recueil se moque volontiers de ses personnages mais également de notre époque et des Etats-Unis dont ils sont tous un pur produit. Basées sur des sentiments négatifs et de tristes caractéristiques bassement humaines, les histoires sont souvent sombres mais Jeffrey Eugenides les teinte d'un humour caustique, notamment grâce au décalage imposé par des images fortes et très parlantes. Il nous rappelle au passage que, s'il a un don pour exploiter de bonnes idées et un talent indéniable pour les raconter, il est aussi à l'aise avec la nouvelle qu'avec le roman.
"Della tombe sur la côté, contre le rayonnage. Le bord métallique lui érafle le bras avec un bruit de trancheuse à jambon."Alors oui, ce recueil pourrait éventuellement tourner autour des regrets. Surtout celui de ne pas voir plus souvent publié un livre de Jeffrey Eugenides. Espérons qu'on n'attendra pas dix ans pour le prochain.
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