jeudi 11 octobre 2018

Alexandre Dumas - Le Sphinx rouge

Alexandre Dumas Le Sphinx rouge le cherche midi

Alexandre Dumas 

Le Sphinx rouge 

Ed. le cherche midi 


De deux choses l'une. Ou bien la personne chargée de rédiger la quatrième de couverture de cette édition n'a pas ouvert le livre, ou bien elle a sciemment cherché à en biaiser l'acquisition par les lecteurs. Je cite, premières lignes :

Décembre 1628. D'Artagnan et les trois mousquetaires participent au siège de la Rochelle. Victorieux des anglais, le cardinal de Richelieu regagne Paris. Au même moment[...]

"Au même moment" ? Ce qu'il faut comprendre par "au même moment", c'est "il ne sera jamais question de D'Artagnan dans ce livre et aucun des mousquetaires n'y fera d'apparition à quelque moment que ce soit." En effet, leur présence, qui se résume à la quatrième de couverture, trompeuse, multiplie considérablement, j'imagine, les ventes de l'ouvrage. Mais soit.

Point de D'Artagnan, point de mousquetaires, Le Sphinx rouge est centré autour des aventures du comte de Moret, fils d'Henri IV, personnage hautement romanesque et d'une importance considérable dans le jeu de pouvoir du royaume. Mais si le roman portait le nom de ce personnage pour titre lors de sa publication en feuilleton, il porte dorénavant celui du Sphinx rouge, surnom du cardinal de Richelieu, personnage secondaire dans l'action mais dont le charisme et l'importance en font véritablement le cœur du récit et éclipsent en partie le rôle du comte de Moret. Le cardinal de richelieu, un personnage que j'avais tellement aimé dans Les trois mousquetaires et que j'avais eu tant de plaisir à retrouver plus récemment dans le pastiche de Roger Nimier.

Le Sphinx rouge est plus qu'un grand roman d'aventures. Certes, il y a plusieurs scènes de duels à l'épée et quelques joutes verbales dignes des grands livres d'Alexandre Dumas mais l'intérêt de cette saga tient plutôt dans l'étude de l'échiquier politique et des nuances de la famille royale. L'auteur se penche sur l'assassinat d'Henri IV, le rôle du premier ministre, les complots et le contexte historique qu'il étudie dans le détail. Le portrait qu'il dresse de l'époque est tout simplement passionnant. Quant à l'intrigue, elle est pleine de surprises et trouve sa chute dans un court texte épistolaire, La Colombe, une conclusion aux aventures du comte de Moret un brin guimauve mais qui a le mérite de ponctuer l'histoire.

Au final, si les raisons de lire ce livre sont aussi nombreuses que variées, c'est bien pour le personnage de Richelieu qu'il faut s'y plonger et auquel Alexandre Dumas offre ici un rôle à la mesure.

2 commentaires:

  1. Voilà qui est fort alléchant et qui me fait penser que cela fait bien longtemps que je n'ai pas lu un roman du grand Alex. En regardant dans ma biblio, je m'aperçois que j'ai "Le trou d'enfer" qui attend que je m'y intéresse : sans doute bientôt !

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    1. « Le trou d’enfer » je ne connais pas celui-ci. Il faut dire qu’il a tellement écrit...

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