lundi 10 décembre 2018

Yumeno Kyûsaku - Dogra Magra

Yumeno Kyûsaku Dogra Magra picquier
Yumeno Kyûsaku 

Dogra Magra 

Ed. Picquier 


J’ai lu les cent premières pages de Dogra Magra avec le sourire du bienheureux.

D'entrée de jeu, ce classique de la littérature japonaise, daté de 1935, s’annonce comme un grand moment de lecture dérangeante, un morceau de solide folie, une intrigue déroutante, aussi stimulante que complexe. Le roman s'ouvre sur le réveil du personnage, brumeux, ignorant qui il est, où il se trouve et encore plus pourquoi il est enfermé dans cette pièce close. Il est rapidement confronté à un docteur qui lui apprend qu'il est entre les murs d'un hôpital psychiatrique, impliqué dans une histoire d'homicides. Mais qu'il se rassure, tout est mis en oeuvre pour que lui revienne la mémoire. Il est d'ailleurs le sujet d'une expérience psychiatrique hors du commun, un protocole peu orthodoxe mais révolutionnaire.

Les deux cent pages suivantes font froncer les sourcils. Le docteur part en spéculations médicales et se perd dans une spirale d'obscures théories cliniques. Le lecteur voit s'enchaîner les tentatives d'explications abracadabrantes et le livre perd toute teneur romanesque. Là, il faut s'accrocher.

Encore deux cent pages au forceps, perdu dans les méandres d’une imagination extravagante, égaré dans l'inconscient d'un personnage dérangé. La lecture devient vraiment laborieuse. Il est difficile de faire la part des choses. Beaucoup de questions, peu de réponses. Qui est fou ? Qui est la victime ? Quelles sont les raisons de tout cela ?

Les trois cent dernières pages conserveront leur mystère. J’ai finalement abandonné à la page cinq cent. À trop vouloir perdre le lecteur, l’auteur de ce roman labyrinthique a atteint son objectif, il m’a perdu.

6 commentaires:

  1. Cela fait trois ou quatre ans que j'ai commencé à m'intéresser à la littérature japonaise et j'y ai fait de belles découvertes, que ce soient des auteurs contemporains (Teru Miyamoto, Murakami Haruki, Okuda Hideo…) ou classiques (Soseki, Kobo Abe…).

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    1. J’ai également lu quelques auteurs japonais mais c’est une littérature que je connais assez mal.

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  2. Effectivement, il faut s'accrocher. Je me suis énervé plus d'une fois dans ces théories pseudo-scientifiques qui m'ont rappelé Courtial de Peireires dans "mort à crédit"... au final, Masaki a eu la même fin que le personnage de Céline.
    Je me suis accroché à cause de la promesse de la préface. Je ne regrette pas, c'était formidable. Sur les deux cents dernières pages (de mémoire) on est enfin dans du polar avec des révélations qui se suivent et s'annulent les unes les autres à ne plus savoir qui ou quoi croire et le petit rebondissement final qu'on attendait pas, tellement on pense que l'auteur a épuisé ses cartouches de surprise.

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    1. Les deux cents dernières pages ? Dommage, elles garderont leurs secrets...

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    2. Au pire, vous trouverez peut-être un spoiler quelque part. Sinon, j'ai découvert qu'il avait été adapté en film, mais seulement au Japon (la bande-annonce fait pas spécialement envie).

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    3. J'imagine (j'espère) que je peux vivre sans connaître le fin mot de l'histoire. Quant au film, je pense que je vais faire l'impasse.

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