lundi 13 janvier 2020

Luc Blanvillain - Le répondeur

Luc Blanvillain Le répondeur Quidam

Luc Blanvillain 

Le répondeur 

Ed. Quidam 


À l'heure où la majorité de nos concitoyens vit le téléphone greffé à la main - ou à l'oreille, ça dépend - certains irréductibles résistent encore et toujours. C'est le cas de Jean Chozène, écrivain reclus et technophobe, que cet objet empêche de jouir de sa solitude et, pire encore, de se consacrer sereinement au grand roman auquel il s’attelle. Il fait donc appelle à Baptiste, le personnage principal de ce roman, un jeune homme un peu perdu, imitateur doué mais sans succès, dans le but de se faire passer pour lui au bout du fil. Il lui laisse quelques vagues directives et carte presque blanche pour gérer sa vie sociale, mondaine, éditoriale, familiale…

Si on s'arrête au fait que, d'une, l'intrigue ne tient pas la route et que, de deux, l'auteur s'en tient sommairement à la facilité, alors ça ne fonctionne pas. Pour l'intrigue, c'est évident : qui sur cette planète confierait son téléphone à un inconnu un peu godiche pour gérer ses relations ? Qui ? Surtout quand on peut si facilement filtrer ses appels et répondre occasionnellement par un simple sms laconique. Hein ? Quant aux sujets abordés, ils sont malheureusement souvent survolés, que ce soit la superficialité du réseautage et des relations humaines, le monde de l'édition et le processus de création ou encore la complexité du rapport au père (entre Chozène et le sien, entre lui et sa fille - voire, en extrapolant un peu, entre le romancier et l'imitateur). Autant de thèmes intéressants et jamais creusés à la hauteur de leur potentiel.

Mais si on écarte l'invraisemblance du scénario et qu'on s'en tient à l'innocente comédie sans prétention, alors le livre de Luc Blanvillain fait honnêtement son office. Il met en scène une sympathique amourette entre des personnages plutôt attachants puis jongle avec les malentendus et les quiproquos, alors que l'imitateur se retrouve malgré lui obligé de devoir prendre des initiatives, parfois malheureuses. C'est drôle, juste et assez divertissant. Mais il convient alors de ne pas gratter cette fine couche de vernis.

6 commentaires:

  1. Voilà un avis bien moins enthousiaste que ceux que j'ai lus à présent à son sujet. J'ai un peu moins envie de le lire, du coup. Et puis si on n'a pas envie d'être embêté par son portable, il suffit, comme moi, de ne pas en avoir !...

    RépondreSupprimer
  2. Le pitch me plaisait, mais ce que tu en dis me suffit désormais.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas très enthousiaste et je dois pourtant reconnaître que le roman n'est pas déplaisant à lire. Va savoir, je suis peut-être trop exigeant sur ce coup-là.

      Supprimer
  3. Un téléphone à l'oreille ? Ça existe encore ça ? =P
    Bon, je vais passer sur ce vaudeville...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est ça, un vaudeville, c'est le mot que je cherchais.

      Supprimer