Gustave Flaubert
Bouvard et Pécuchet
Ed. Folio
Bouvard et Pécuchet brillent par la vie inintéressante qu'ils mènent, disons plutôt par leur banalité et leur absence de fantaisie.
Du jour-même où leurs destins se croisent, il est dit qu'il ne se quitteront plus. Pour faire court, ils se rencontrent par hasard, un beau jour sur un banc. La conversation s'engage - ils réalisent la quantité de leurs points communs - et ne se termine plus. Du fait d'un héritage impromptu, ils partent s'installer à la campagne et décident d'en apprendre le plus possible sur tout et n'importe quoi. Il vont alors s'intéresser à la science, l'archéologie, la littérature, la politique, la philosophie, la religion, à peu près tout ce qui leur tombe sous la main. Ils vont débattre, discuter, réfléchir, approfondir mais le principe du livre veut qu'ils passent toujours au sujet suivant sans jamais avoir maîtrisé ni même cerné le précédent.
Roman posthume de Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet est une critique sociale sur le ton de la farce. L'auteur se moque de ses personnages, en rit mais le fait toujours avec une certaine tendresse et on se prend facilement d'affection pour eux. Et à travers ces deux grands naïfs, c'est l'absence du discernement dans le savoir qui est dépeinte, c'est la culture à outrance et la médiocrité d'un apprentissage dispersé. C'est le fait de mettre plein de mots savants partout sans savoir les expliquer, quoi !
Il est finalement assez jouissif de ce moquer d'eux, quand bien même j'ai souvent l'impression d'être un Bouvard moi-même. Ou un Pécuchet. L'un ou l'autre. Au choix.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire