Maurice Pons
Le passager de la nuit
Ed. Points
Je ne suis pas complètement convaincu par la couverture de ce livre mais je dois bien reconnaître qu'elle illustre plutôt bien son contenu. Une voiture sportive, racée, nerveuse. Au volant, un homme qui, pour rendre service à une amie, transporte un passager, moustachu taiseux, basané et cicatrice au visage, les mains serrées sur son sac. Ils ne se connaissent pas et mettront du temps avant de se parler. La nuit avançant et la promiscuité aidant, les langues se délient et on apprend des choses sur l'un, sur l'autre et sur la sale guerre dont on ne dit pas le nom.
La voiture est importante car c'est le moyen d'expression de son conducteur. Faire gronder son moteur, crisser ses pneus, enfiler les kilomètres, c'est comme ça qu'il communique. Et c'est sur sa banquette que Maurice Pons embarque le lecteur dans cette virée nocturne, sur les routes, dans les villages, pour un arrêt au milieu de rien. Clairement à lire d'une traite, ce livre vous emporte, presque trop vite.
Derrière le portrait du passager se cache celui d'un transporteur de fonds du FLN et derrière le roman, un appel à la réflexion. Le format choisi est celui du roman car il date d'une époque durant laquelle la fiction seule passait, une certaine forme de censure oblige. Pourtant, le propos est limpide et délivré dans une langue simple et très sobre. Je m'attendais presque à quelque chose de plus écrit. Là, c'est d'une telle fluidité que c'en est déroutant. Le livre se lit vite, les personnages parlent peu et pourtant ils ont la densité du sujet abordé.
Le roman aborde la situation algérienne à la manière de phares puissants, d'un éclairage ciblé, très partiel mais intense. Des deux hommes dans la voiture, il n'y a ni bon ni méchant, personne n'a raison ou tort et il ne s'agit pas d'expliquer au lecteur la guerre d'Algérie. La voiture roule vite, très vite et c'est la fugacité du décor qui nous en fait saisir la force et la complexité. Maurice Pons n'entre pas dans le détail, propose un témoignage ouvert et c'est ce qui fait la valeur de son livre.
Le roman aborde la situation algérienne à la manière de phares puissants, d'un éclairage ciblé, très partiel mais intense. Des deux hommes dans la voiture, il n'y a ni bon ni méchant, personne n'a raison ou tort et il ne s'agit pas d'expliquer au lecteur la guerre d'Algérie. La voiture roule vite, très vite et c'est la fugacité du décor qui nous en fait saisir la force et la complexité. Maurice Pons n'entre pas dans le détail, propose un témoignage ouvert et c'est ce qui fait la valeur de son livre.
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