lundi 19 juin 2017

Quentin Leclerc - La ville fond

Quentin Leclerc La ville fond Ogre

Quentin Leclerc

La ville fond

Ed. Ogre


Le monde dans lequel vit Bram est un disque rayé. Les heures s'écoulent et, régulièrement, le diamant saute pour revenir quelques sillons plus tôt. Mais, en repassant par ceux qu'il a déjà lu, les harmonies ne sont plus exactement les mêmes. Sur le modèle d'"Un monde sans fin", Quentin Leclerc s'est amusé à enfermer son personnage dans une drôle de boucle. En route vers une ville qu'il ne parvient pas à atteindre, Bram bute toujours sur quelque chose et son objectif s'éloigne autant qu'il s'en rapproche. Et pendant ce temps-là, la ville fond. Comme un gimmick, toujours la ville fond.

Je suis très amateur de ce type d'univers et de cette forme de littérature expérimentale. Je n'ai pas besoin d'explication à des phénomènes grotesques pour pouvoir les apprécier et je me moque bien que tout ne soit pas rationnel. J'aime qu'un auteur bouscule l'ordre établi, qu'il confronte ses personnages à des règles absurdes et le lecteur à une réalité qui n'est pas propre à la sienne. Toutefois, tout le monde n'appréciant pas ce type de littérature, je comprendrais qu'on n'y rentre pas et qu'on trouve ça systématique. L'histoire n'avance pas, l'objectif de l'auteur peut sembler mystérieux, celui de son personnage vain et la routine assez nébuleuse. Et pendant ce temps-là, la ville fond.

J'ai aimé ce roman mais je dois bien avouer avoir éprouvé un sentiment de déjà-lu. Ce filon a déjà été trop exploité pour que son originalité seule suffise. Là, Quentin Leclerc, s'il l'utilise bien, ne lui apporte pas grand chose. En effet, il suit un rail académique, se contente d'appliquer les règles du dogme mais ne propose rien de réellement nouveau. En conclusion, je ne crois pas que ce soit un incontournable du registre. Mais, en conclusion de la conclusion, je m'en voudrais d'être trop sévère car je l'ai lu en entier et avec plaisir. Quant à la ville, elle continue à fondre.


2 commentaires:

  1. Dans le genre "éternel recommencement" j'ai lu le célèbre "Replay" de Ken Grimwood et je n'ai pas beaucoup aimé...

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  2. "Replay", oui, un vieux classique lu il y a bien longtemps. C'est loin mais j'en un garde plutôt un bon souvenir.

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