Jean-Charles Rémy
L'arborescence
Ed. L'Arbre Vengeur
A croire que tout a été dit sur le thème de l'homme qui rétrécit - que ce soit par Isaac Asimov, Richard Matheson, Maurice Renard ou encore Marc Wersinger - Jean-Charles Rémy a décidé d'en prendre le contre-pied avec celui de l'homme qui grandit. Pour une raison inexpliquée, d'abord à l'étroit dans ses souliers puis gêné dans des costumes trop courts, ce petit homme gris doit se faire à l'évidence : il grandit. Mais jusqu'à quand ? Plutôt, jusqu'où ?
Le roman, qui propose de suivre les mésaventures de cet adulte en pleine croissance, est découpé en trois parties, en autant de décors et autant de registres : le conte cruel en ville, la fable fantasque dans la plaine puis la pure allégorie poétique en forêt. Faisons court : rapidement mis au ban par ses semblables qui voient en lui un citoyen trop différent pour être acceptable et en ce phénomène un "mal indécent", il est condamné à quitter la cité. Sa fuite le mène à la campagne où il rencontrera des êtres improbables et vivra des expériences aussi formatrices que perturbantes. Ce passage est, à mon avis, le moins convaincant. Il est heureusement suivi d'une dernière et excellente partie quand il s'isole dans la forêt, en montagne.
L'arborescence est une bonne histoire, joliment écrite, et le roman fantastique d'un auteur à l'imagination foisonnante, à l'univers lyrique et imagé. Il offre une vision de l'humanité peu réjouissante, la présentant comme violente, obtuse et profiteuse. Mais ce n'est pas qu'une bonne histoire, c'est également un roman à chute. Un tel destin devait se terminer d'une manière ou d'une autre, le personnage ne pouvait juste continuer à grandir, encore et encore, sans que l'auteur n'ait une petite idée derrière la tête. C'est notamment pour cette chute que le livre mérite amplement le détour, pour les images de nature, les odeurs de sève, le bruit des ruisseaux et les écureuils qui peuplent cette facette de l'univers solitaire, silencieux et apaisant de Jean-Charles Rémy.
Le roman, qui propose de suivre les mésaventures de cet adulte en pleine croissance, est découpé en trois parties, en autant de décors et autant de registres : le conte cruel en ville, la fable fantasque dans la plaine puis la pure allégorie poétique en forêt. Faisons court : rapidement mis au ban par ses semblables qui voient en lui un citoyen trop différent pour être acceptable et en ce phénomène un "mal indécent", il est condamné à quitter la cité. Sa fuite le mène à la campagne où il rencontrera des êtres improbables et vivra des expériences aussi formatrices que perturbantes. Ce passage est, à mon avis, le moins convaincant. Il est heureusement suivi d'une dernière et excellente partie quand il s'isole dans la forêt, en montagne.
L'arborescence est une bonne histoire, joliment écrite, et le roman fantastique d'un auteur à l'imagination foisonnante, à l'univers lyrique et imagé. Il offre une vision de l'humanité peu réjouissante, la présentant comme violente, obtuse et profiteuse. Mais ce n'est pas qu'une bonne histoire, c'est également un roman à chute. Un tel destin devait se terminer d'une manière ou d'une autre, le personnage ne pouvait juste continuer à grandir, encore et encore, sans que l'auteur n'ait une petite idée derrière la tête. C'est notamment pour cette chute que le livre mérite amplement le détour, pour les images de nature, les odeurs de sève, le bruit des ruisseaux et les écureuils qui peuplent cette facette de l'univers solitaire, silencieux et apaisant de Jean-Charles Rémy.
Encore un roman de "L'arbre vengeur" qui me tente...
RépondreSupprimerOn est d'accord, il y a de quoi faire chez eux. Je m'en suis fait un énorme stock (j'en ai presque honte...) que j'essaie d'intercaler dans le flot de mes lectures. Avec celui-ci, c'était plutôt une bonne pioche.
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