Franz Bartelt
Le fémur de Rimbaud
Ed. Gallimard
"Tout l'art de la brocante consiste à trouver la fable la mieux adaptée à l'objet qu'on expose." Ça tombe bien, Majésu, brocanteur, maîtrise le boniment comme personne et a même élevé cette discipline au rang des arts. Baratineur hors pair, pour ne pas dire mythomane, il vend des objets insoupçonnés et improbables, tel celui qui donne son titre au roman. Devant son étal, il rencontre un jour une jeune femme extravagante et un peu perdue, Noème. Tous deux partagent des idées politiques extrêmement à gauche ainsi qu'une aversion maladive pour le patronat et l'argent, d'où le rapport conflictuel que la jeune femme entretient avec ses parents, bons bourgeois. L'amour est fulgurant et réciproque, le mariage instantané. Mais à peine Majésu a-t-il passé la bague au doigt de la jeune femme que les parents de celle-ci meurent, la laissant à la tête de la fortune familiale…
Tant qu'il se concentrait sur ses personnages, les élucubrations du brocanteur, l'inventaire de ses articles et les discours politiques sur la lutte des classes et le communisme, le roman était tout à fait truculent. Drôle et déjanté, il fonctionnait sur un sens aiguisé de la caricature, des dialogues caustiques, un vocabulaire argotique et imagé, un sens de l'absurde totalement décomplexé et il offrait quelques scène grotesques d'anthologie. Mais une fois l'intrigue mise en branle, Franz Bartelt oriente son livre vers le roman noir et ne parvient jamais complètement à cumuler non-sens et enquête policière. Rapidement, l'histoire m'a ennuyé - même si la relation que Majésu entretient avec l'inspecteur est très réussie et le numéro de duettistes auxquels les deux hommes se livrent est hilarant - et j'ai été tenté de sauter les passage qui se contentent de faire avancer l'intrigue. Heureusement, la langue est jouissive tout du long et je n'ai rapidement plus lu le livre que pour l'inventivité du phrasé et l'humour de l'auteur.
Tant qu'il se concentrait sur ses personnages, les élucubrations du brocanteur, l'inventaire de ses articles et les discours politiques sur la lutte des classes et le communisme, le roman était tout à fait truculent. Drôle et déjanté, il fonctionnait sur un sens aiguisé de la caricature, des dialogues caustiques, un vocabulaire argotique et imagé, un sens de l'absurde totalement décomplexé et il offrait quelques scène grotesques d'anthologie. Mais une fois l'intrigue mise en branle, Franz Bartelt oriente son livre vers le roman noir et ne parvient jamais complètement à cumuler non-sens et enquête policière. Rapidement, l'histoire m'a ennuyé - même si la relation que Majésu entretient avec l'inspecteur est très réussie et le numéro de duettistes auxquels les deux hommes se livrent est hilarant - et j'ai été tenté de sauter les passage qui se contentent de faire avancer l'intrigue. Heureusement, la langue est jouissive tout du long et je n'ai rapidement plus lu le livre que pour l'inventivité du phrasé et l'humour de l'auteur.
Je n'ai lu que 2 romans de Bartelt ("Les bottes rouges" et "Le jardin du bossu") et, comme toi, je m'en souviens surtout pour leur humour et les trouvailles linguistiques de l'auteur.
RépondreSupprimerL'humour est féroce et le vocabulaire original mais ça ne suffira probablement pas à graver la trame de ce roman dans ma mémoire.
SupprimerHabituellement on lit en diagonale à la recherche de l'intrigue en sautant tout le superflu, c'est une performance en soi de pousser à faire l'inverse. ^^'
RépondreSupprimerJe ne l'envisage donc pas, mais le titre est accrocheur.
Je n'ai jamais été très lecteur de romans policiers (je me moque généralement de savoir qui est le meurtrier) mais, en revanche, je suis sensible à la plume et à l'inventivité de la langue. Ceci explique cela.
SupprimerComplètement d'accord avec cette analyse, j'avais moi aussi été déçue par ce roman, que j'avais trouvé bien poussif.. j'avais en revanche beaucoup aimé Le jardin du bossu.
RépondreSupprimerAlors c'est peut-être par "Le jardin du bossu" que j'aurais dû commencer. Je le note.
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