Edwin Charles Tubb
Le Navire étoile
Ed. Fleuve Noir
En 1954, dans sa nouvelle intitulée L’examen, Richard Matheson proposait une solution radicale pour un bon contrôle démographique : euthanasier les vieux. Deux ans plus tard, E.C. Tubb appliquait la même méthode, en plus d'un encadrement rigoureux des naissances, pour garder la main sur le nombre de passagers de son appareil spatial. Mais là où l'auteur de Je suis une légende officialisait le concept, celui du Navire étoile, le fourbe, le confiait en douce à un service secret dont le rôle était de s'assurer que les décès passaient pour des accidents...
Depuis 300 ans et une quinzaine de générations, cette technique fonctionne et le Vaisseau poursuit sa route dans l'immensité de l'espace, à la recherche d’une planète à coloniser. Le capitaine, Quentin, un homme mystérieux et la seule personne âgée de l'équipage, dirige le navire d'une main de maître, assisté de Psycho, un ordinateur central omnipotent mais qui nécessite des mains humaines pour transformer ses ordres en actes.
Ce roman d'anticipation met en scène un membre de la brigade chargée d'éliminer ceux qui représentent un poids pour le Vaisseau. Confronté à un dilemme, alors que l'ordinateur lui a assigné comme victime le père de la femme qu'il aime, il réfléchit au modèle sur lequel repose la société dans laquelle il vit. C'est l'occasion pour l'auteur de donner à son livre un aspect plus conceptuel et de lancer quelques pistes de réflexion sur la gestion d'une population confinée, sur la délicate question du sort des personnes âgées et surtout sur ce qui rend un citoyen utile ou non à la société. Il s'interroge également sur le totalitarisme - même s'il ne creuse pas beaucoup la question des dissidents qu'il aborde pourtant sous un angle intéressant - ou encore sur le tri sélectif et le gaspillage.
D'une brûlante actualité en cette période de confinement, Le Navire étoile est un bon cru des FNA. Roman intelligent, romanesque et assez intrigant, il fonctionne sur les ressorts psychologiques de personnages bien brossés ainsi que sur un concept d'eugénisme assez intéressant et bien exploité. Et pour ceux qui trouveraient que ce concept n'est pas poussé suffisamment loin, Nolan et Johnson le conduiront à son extrême une bonne vingtaine d'années plus tard avec L’Âge de Cristal.
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FNA n°107
Oui, c'est l'un des meilleures volumes de cette période du FNA. En tout cas parmi ceux que j'ai lus.
RépondreSupprimerJ'en avais parlé ici : http://sfemoi.canalblog.com/archives/2013/05/10/27127290.html
C'était au tout début de mon blog et je me rend compte que mes billets était alors beaucoup plus succints...
J'espère qu'il y en aura d'autres de cet acabit !
SupprimerEt voilà le numéro 107 qui me fait de l'oeil.
RépondreSupprimerOn commence par le numéro 107 et après on lit les 230 qui restent...
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