mercredi 21 septembre 2022

Stephen Graham Jones - Un bon indien est un indien mort

Stephen Graham Jones Un bon indien est un indien mort Rivages
Stephen Graham Jones 

Un bon indien est un indien mort 

Ed. Rivages 


Stephen Graham Jones, professeur à l'université de Boulder, Colorado, a écrit une vingtaine de livres mais un seul avait jusqu'alors traversé l'Atlantique, Galeux. Si vous ne l'avez pas lu, foncez ! C'est une excellente porte d'entrée dans son œuvre. Pour l'instant, il est d'ailleurs peut-être plus sage d'en rester là... Là où La Volte avait eu le nez creux il y a deux ans en publiant un incroyable roman sur le déterminisme social, Rivages traduit cette année un bouquin confus sur le poids du passé. C'est même à se demander comment un auteur peut signer deux livres aussi inégaux sur le même sujet - la place des amérindiens aux États-Unis aujourd'hui : une intrigue métaphorique, ludique et décomplexée d'une part ; un récit scolaire, maladroit et rudimentaire d'autre part.
 
L'intention y est, pourtant. L'auteur propose de suivre le quotidien de quatre personnages, amis d'enfance ayant grandi dans la même réserve du Montana. Dix ans plus tôt, ils ont participé au massacre d'un troupeau d'élans lors d'une partie de chasse illégale, ce qui les a tous marqué, plus ou moins profondément. Le temps, plutôt que d'effacer le souvenir de ce carnage, a écrasé les quatre amis sous le poids de la culpabilité. Mais avoir des états d'âme est une chose, payer le prix fort en est une autre. Et il est temps de passer à la caisse...

L'auteur continue à explorer les registres de la littérature de genre. Après les loups-garous, les fantômes. Pour moi, le problème ici ne vient clairement pas de l'aspect horrifique, même si je n'en suis pas particulièrement friand. Non, c'est plutôt la trame qui pèche, en particulier les éléments de la narration et ce qui en découle. Il est parfois difficile de saisir ce que font les protagonistes. Alors que, paradoxalement, le scénario est très conventionnel et avance même parfois chaussé de gros sabots, j'ai dû relire des passages entiers pour m'assurer des détails de l'action, comprendre qui faisait quoi, comment et à quel moment. De fait, je n'ai jamais vraiment réussi à rentrer dans l'intrigue. Je ne me suis donc pas attaché aux personnages. Par conséquent, je ne les ai pas accompagné dans leur amorce de réflexion sur l'héritage culturel amérindien. Autant dire que je n'ai pas su apprécier le roman. En tout cas clairement pas autant que le précédent.

D'autres avis ? Hop ! Célinedanaë, Gromovar, nooSFere...

6 commentaires:

  1. Le message est clair : je note Galeux !

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  2. Ah. Donc le jour où je lis un avis qui me fait penser que je peux passer outre le côté horrifique, voilà le tien qui cherche à me faire passer outre tout court. Me voilà dans une situation guère plus claire que celle des protagonistes.

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    1. Que les choses soient bien claires : mon billet cherche moins à te faire passer outre qu'à te faire lire "Galeux".

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  3. Le sujet me tentait pas mal, surtout porté par un titre si radical. Mais ça n'a quand même pas l'air si abouti. Gromovar avait des réserves aussi, même si j'ai oublié les détails.

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