samedi 21 mai 2016

Albertine Sarrazin - L'astragale

Albertine Sarrazin L'astragale PointsAlbertine Sarrazin

L'astragale

Ed. Points


L'astragale, c'est l'histoire d'une fracture. Celle d'un os du pied, celui qui donne son titre au livre. Mais c'est également celle d'une fracture bien plus figurée, celle entre une frange de la jeunesse et la société normative, celle entre les gens "comme il faut" et les autres.

Largement autobiographique, ce roman met donc en scène une jeune femme évadée de prison alors qu'elle traîne la patte dans un monde qui n'est pas vraiment le sien. Car elle fait partie de ceux qui se rebellent, qui se révoltent et qui refusent en bloc de suivre la ligne. Elle est à peine majeure, peut-être faut-il le préciser. Et c'est une des choses qui me gênaient avant d'entamer la lecture de ce livre. Je voyais déjà le roman qu'il faut lire jeune (je suis majeur depuis plus longtemps que je n'ai été mineur) et craignais d'être un peu trop vieux pour l'apprécier. Certes, je pense qu'il vaut mieux y venir avant d'être complètement désillusionné - où je ne le suis pas autant que je le pensais, où je suis moins vieux que ce que je croyais - mais on peut toujours y trouver un réel intérêt quel que soit son âge.

Albertine Sarrazin manie avec aisance une langue aussi argotique qu'imagée et, même si  ce livre est un récit autobiographique assez factuel, elle y aborde l'air de rien des sujets lourds de sens. Toutefois, il y est plus question de sa vie, de ses errances et de ses amours que de ses réflexions sur l'univers carcéral et de ses autres considérations sociétales.

Quoi qu'il en soit, j'ai dévoré ce livre le temps d'une soirée et, en plus d'être rassuré sur mon âge, j'en ai appris un peu plus long sur la structure osseuse du pied. Pas mal pour une soirée, non ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire