Régis Messac
Quinzinzinzili
Ed. L'Arbre Vengeur
Gérard Dumaurier n’est pas sûr de son nom. De quoi est-il sûr, d’ailleurs ? De rien, probablement. Mais, bien que ses idées soient floues, il tâche de les rassembler dans ce qui tient lieu de journal, de mémoires. Il se rappelle la guerre, il se rappelle le cataclysme et il se rappelle les enfants sur les épaules desquels tout repose, les enfants, dernier espoir d’une société qui court à sa perte.
Il raconte alors –mais à qui ?- le temps qui passe et la civilisation à venir.
Dans une langue nerveuse, sarcastique et parfaitement adaptée à son propos, il dépeint les évènements. Quand ? Hier ? Demain ? Le jour suivant ? Peu importe. On n’y échappera pas. Car la fin du monde est une fatalité et que l’humanité n’aura que ce qu’elle mérite. Il est même possible que tout ceci se déroule en ce moment.
Dans ce court roman, cynique, grinçant, sinistrement drôle et d’un pessimisme jovial, le temps s’écoule de manière incertaine et décousue. Le narrateur contemple, réfugié dans son rôle d’observateur passif, détaché et désintéressé. Il dresse un portrait sceptique, celui d’une société dégénérée. La nôtre ?
Difficile alors de savoir s’il faut ranger Régis Messac dans la catégorie des romanciers pessimistes ou s’il faut voir en lui un homme un peu plus lucide et visionnaire que les autres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire