André Dahl
Le soleil ne se leva pas
Ed. L'Arbre Vengeur
Le titre a le mérite d'être limpide : un beau jour, le soleil ne se lève pas, laissant Paris dans la pénombre, ses citoyens désemparés... L'auteur nous fait alors suivre la journée (nuitée ?) de monsieur et madame Huguenin dont le phénomène met paradoxalement les problèmes en lumière. Pour le journaliste Lemol, leur voisin du cinquième, c'est la perspective d'un bon article d'investigation. Surtout, le cycle terrestre est perturbée, la ville en panique - le reste du monde également mais c'est accessoire.
Même si le roman est daté de l'âge d'or du merveilleux scientifique à la française, on est plus proche du fantasque que du roman fantastique. Dès la première page et la dédicace au Président de la République, le livre sent la farce saugrenue. Le caractère absurde est totalement assumé et ne se démentira pas, jusqu'à la conclusion ouverte qui laisse au lecteur le soin de sélectionner l'explication qui correspondra le mieux à ses croyances et convictions.
L'histoire est cocasse, souriante, l'auteur joue régulièrement de l'autodérision et s'adresse au lecteur pour lui faire remarquer l'ambition de son projet alors qu'il est si difficile de décrire des scènes de nuit, des personnages dans l'obscurité, des décors sans lumière. Mais derrière cette façade de légèreté, il se permet quelques insinuations politiques, sociales ou religieuses. Ainsi, par exemple, il estime que la population aurait plus d'espoir si les savants émettaient des opinions et le clergé des messages d'espoir, il remarque également qu'en Alsace le soleil était plus fiable du temps de la domination allemande. De la même manière, il ne met ses personnages face à la catastrophe ultime et les dirigeants face à leurs responsabilités que pour mieux faire ressortir le grotesque des comportements des uns et des autres. Et je ne serais pas surpris si sa série d’aphorismes sur "les principes éternels du bonheur conjugal" n'était là que pour démontrer l'hypocrisie du mariage.
Vous l'aurez compris, André Dahl dresse le portrait satirique d'une société trop bien huilée ainsi que celui railleur de ses contemporains et de la comédie humaine qu'ils jouent au quotidien. Cette drôle d'histoire peu crédible de fin du monde offre donc une lecture à double niveau et je me demande si, l'air de rien, l'auteur n'aurait pas laissé s'exprimer ici son souhait de voir partir cette société grinçante dans un bon gros cataclysme...
L'histoire est cocasse, souriante, l'auteur joue régulièrement de l'autodérision et s'adresse au lecteur pour lui faire remarquer l'ambition de son projet alors qu'il est si difficile de décrire des scènes de nuit, des personnages dans l'obscurité, des décors sans lumière. Mais derrière cette façade de légèreté, il se permet quelques insinuations politiques, sociales ou religieuses. Ainsi, par exemple, il estime que la population aurait plus d'espoir si les savants émettaient des opinions et le clergé des messages d'espoir, il remarque également qu'en Alsace le soleil était plus fiable du temps de la domination allemande. De la même manière, il ne met ses personnages face à la catastrophe ultime et les dirigeants face à leurs responsabilités que pour mieux faire ressortir le grotesque des comportements des uns et des autres. Et je ne serais pas surpris si sa série d’aphorismes sur "les principes éternels du bonheur conjugal" n'était là que pour démontrer l'hypocrisie du mariage.
Vous l'aurez compris, André Dahl dresse le portrait satirique d'une société trop bien huilée ainsi que celui railleur de ses contemporains et de la comédie humaine qu'ils jouent au quotidien. Cette drôle d'histoire peu crédible de fin du monde offre donc une lecture à double niveau et je me demande si, l'air de rien, l'auteur n'aurait pas laissé s'exprimer ici son souhait de voir partir cette société grinçante dans un bon gros cataclysme...
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