Jaroslav Melnik
Espace Lointain
Ed. Agullo
Les hommes et les femmes ont généralement cinq sens. Quand ils sont privés de la vue, ils sont aveugles. Ce concept de cécité n'a pas cours à Mégapolis où nul ne voit et nul n'en a conscience. Aussi, quelle découverte pour Gabr le jour où ses yeux lui jouent le drôle de tour de remplir leur office. Mais cette aptitude nouvelle n'arrange pas tout le monde et le gouvernement a tôt fait de s’inquiéter qu'un de ses citoyens puisse voir des éléments qu'il pensait bien garder pour lui. Gabr va alors chuter de surprises en déconvenues, réaliser qu'on ne peut définitivement faire confiance à personne et que toute médaille a son revers.
Dans cette variation sur le thème des sociétés futuristes "idéales", l'ukrainien Jaroslav Melnik imagine un monde bridé en poussant à l'extrême l'idée des œillères. S'il y a bien quelques longueurs, deux ou trois accroches de fin de chapitre un peu hasardeuses et des redondances dans l'intrigue, l'ensemble est plutôt convaincant. L'histoire est efficace, elle ne renouvelle pas complètement le genre mais propose quelques bonnes pistes de réflexion sur la liberté, le bonheur et la relativité de la notion de vérité. Le roman multiplie les formes, tire ses sources de documents fictifs, de poésies censurées par le système en place, d'extraits de journaux et, même si c'est un procédé qu'on a déjà lu ailleurs, il est bien utilisé. Espace Lointain, en honnête dystopie exploitant la vague de la théorie du complot et de la psychose paranoïaque, est donc un roman qui ne brille finalement pas par son extrême originalité mais pour lequel son auteur n'a pas à rougir de marcher dans les traces de ses prédécesseurs, Orwell, Huxley et autres Zamiatine.
Dans cette variation sur le thème des sociétés futuristes "idéales", l'ukrainien Jaroslav Melnik imagine un monde bridé en poussant à l'extrême l'idée des œillères. S'il y a bien quelques longueurs, deux ou trois accroches de fin de chapitre un peu hasardeuses et des redondances dans l'intrigue, l'ensemble est plutôt convaincant. L'histoire est efficace, elle ne renouvelle pas complètement le genre mais propose quelques bonnes pistes de réflexion sur la liberté, le bonheur et la relativité de la notion de vérité. Le roman multiplie les formes, tire ses sources de documents fictifs, de poésies censurées par le système en place, d'extraits de journaux et, même si c'est un procédé qu'on a déjà lu ailleurs, il est bien utilisé. Espace Lointain, en honnête dystopie exploitant la vague de la théorie du complot et de la psychose paranoïaque, est donc un roman qui ne brille finalement pas par son extrême originalité mais pour lequel son auteur n'a pas à rougir de marcher dans les traces de ses prédécesseurs, Orwell, Huxley et autres Zamiatine.
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