Tanguy Viel
Cinéma suivi de Hitchcock, par exemple
Ed. Minuit
Quand Tanguy Viel revisite "Le limier" de Mankiewicz, le livre ressemble à tout sauf à une novélisation. Et pour cause, il ne l'adapte pas, il s'en empare.
En la personne de son narrateur, c’est à bien plus qu'un simple spécialiste qu’on a affaire, on touche là à l'expertise. Il a vu et revu le film un nombre incalculable de fois, l’a analysé, décortiqué, en connait chaque détail et ses notes noircissent des pages entières. Il entreprend ici de décrire le film par le menu, plan par plan, d’en expliquer les détails et les subtilités. Mais à force des digressions auxquelles il est confronté, le lecteur comprend rapidement que le vie entière du narrateur est perçue a travers le prisme déformant du film. Expertise, disais-je ? On est au-delà de ça, au-delà même de la monomanie. C’est une obsession déraisonnée. "Le limier" est devenu l'étalon suprême d’appreciation de toutes choses. Ce qui n’empêche pas son analyse d’être rigoureuse, quand bien même la prodigieuse démesure du narrateur prive clairement ce dernier de toute objectivité.
En la personne de son narrateur, c’est à bien plus qu'un simple spécialiste qu’on a affaire, on touche là à l'expertise. Il a vu et revu le film un nombre incalculable de fois, l’a analysé, décortiqué, en connait chaque détail et ses notes noircissent des pages entières. Il entreprend ici de décrire le film par le menu, plan par plan, d’en expliquer les détails et les subtilités. Mais à force des digressions auxquelles il est confronté, le lecteur comprend rapidement que le vie entière du narrateur est perçue a travers le prisme déformant du film. Expertise, disais-je ? On est au-delà de ça, au-delà même de la monomanie. C’est une obsession déraisonnée. "Le limier" est devenu l'étalon suprême d’appreciation de toutes choses. Ce qui n’empêche pas son analyse d’être rigoureuse, quand bien même la prodigieuse démesure du narrateur prive clairement ce dernier de toute objectivité.
Quelques années plus tard, le même narrateur pourrait avoir repris la parole dans Hitchcock, par exemple, partiellement revenu de son obsession mais toujours obnubilé par le septième art et excessif dans le rapport qu'il entretient avec celui-ci. Il se lance cette fois dans le « top ten » de ses films préférés, exercice délicat s'il en est. Vite dépassé par la contrainte fixée, de dispersions en détours, on termine bien loin de l'ultime liste de dix films. Voyez-y plutôt le carnet d'inspiration d'un fol enthousiaste.
Cinéma est un court livre en un unique long paragraphe, tout en finesse et à la plume d’une incroyable fluidité. Le travail d’un passionné, astucieux et communicatif, à lire d’une traite, comme on regarderait le film dont il est ici question. Le second texte est la cerise sur le gateau.
Cinéma est un court livre en un unique long paragraphe, tout en finesse et à la plume d’une incroyable fluidité. Le travail d’un passionné, astucieux et communicatif, à lire d’une traite, comme on regarderait le film dont il est ici question. Le second texte est la cerise sur le gateau.
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