Antoine Bello
Scherbius (et moi)
Ed. Gallimard

Le narrateur de ce roman, Maxime Le Verrier, psychanalyste de son état, relate le cas d'un patient aux personnalités multiples et au patronyme mystérieux, Scherbius. Ce dernier, personnage rocambolesque totalement impossible à cerner, va faire bien plus que raconter sa vie, il va y entraîner le médecin. Et le lecteur avec lui. C'est donc parti pour une existence invraisemblable, dans laquelle s'enchaînent les professions, les passions, les aventures. Car Scherbius a tout vécu, connaît un nombre impressionnant de choses sur tout et n'importe quoi et aime à disserter sur les sujets les plus singuliers. D'où Wikipédia.
Ce nouveau livre de l'auteur des Falsificateurs est un engrenage digne des romans-feuilletons les plus addictifs. Il trimbale le lecteur de surprises en rebondissements et, à la manière de Scherbius qui, fou ou imposteur, mène son analyste par le bout du nez, Antoine Bello nous embarque là où on ne l'attend jamais. La construction est ingénieuse, les coups de théâtre astucieux (même si certains ressorts sont occasionnellement un peu gros) et, surtout, la relation entre les deux hommes est d'une fascinante complexité. Ils ont un rapport d'exclusivité, se complètent et ne peuvent finalement exister l'un sans l'autre. Certes, l'analyste est parfois un peu mollasson en comparaison d'un patient exalté mais leur numéro de duettiste est parfait.
Le résultat est brillant, moqueur, critique, inspiré et déconcertant de fluidité et de facilité. J'ai adoré.
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