mercredi 12 juin 2019

Thomas Ligotti - Chants du cauchemar et de la nuit

thomas ligotti chants du cauchemar et de la nuit dystopia workshopThomas Ligotti 

Chants du cauchemar et de la nuit

Ed. Dystopia Workshop 


Qui n'a pas déjà passé une soirée autour d'un feu à raconter des histoires qui font peur, le visage éclairé par une lampe de poche collée au menton ? À ce petit jeu, Thomas Ligotti doit être redoutable. Ses histoires filent une sacrée frousse et je vous mets au défi de ne pas régulièrement frissonner à la lecture de ce recueil.

La première nouvelle, "Petits jeux", donne le ton. Elle nous fait assister au dialogue entre une femme et son mari, psychologue dans une prison. Un verre à la main et le regard vague, l'homme raconte les doutes auxquels il est confronté et le trouble dans lequel le plonge un patient sans nom. Au fil de la conversation, les éléments sont révélés, le lecteur comprend les raisons de son tourment et la tension monte lentement, jusqu'à une chute très, très classique, assez attendue mais tellement bien amenée qu'elle fonctionne à coup sûr.

Le reste du livre est du même acabit. Le registre reste dans le domaine de l'épouvante mais la langue varie d'une histoire à l'autre alors que l'auteur, formellement inventif, joue avec les procédés narratifs. Vampire, poupée ou encore criminel, Thomas Ligotti n'hésite pas à s'emparer de tout ce qui peut faire dresser les cheveux sur la tête. Ciselant avec raffinement et une grande précision des ambiances terrifiantes, il crée des atmosphères lourdes et effrayantes. Et ça fonctionne. Certes, je n'ai pas forcément retrouvé dans les nouvelles suivantes l'extrême tension de la première histoire mais le livre reste dans l'ensemble très efficace.

Il est aussi noir que la magnifique couverture signée Stéphane Perger.

2 commentaires:

  1. Je viens de vérifier si il existait une version numérique (elle existe), cela doit donc m'intriguait. Mais j'ai déjà peur d'avoir peur.

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