Carmen Maria Machado
Son corps et autres célébrations
Ed. L’Olivier
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais vous raconter une coïncidence pour le moins troublante. Alors voilà...
La quatrième nouvelle de ce recueil, "Particulièrement monstrueux", résume en quelques lignes chacun des 272 épisodes qui constituent les douze saisons d'une série policière et nous offre donc un bref aperçu des différentes enquêtes menées par les équipiers d'une unité spéciale de la NYPD. L'idée semble bonne mais l'exercice montre rapidement ses limites et la nouvelle s'essouffle bien avant la fin des quatre-vingt pages que l'auteur lui consacre.
Ma culture télévisuelle étant ce qu'elle est - proche du néant - j'ai cru que cette série était fictive. Mais le jour même où j'ai lu les pages en question, voilà qu'un ami me parle, pour je ne sais plus quelle raison d'ailleurs, de "New York, unité spéciale" et de ses personnages, Stabler & Benson. C'est marrant, je lui dis, je viens de lire une nouvelle dont les personnages portent ces noms. Et c'est là que je réalise, totalement par hasard, que la nouvelle est une variation sur le thème de cette série apparemment assez fameuse mais dont je n'avais jamais entendu parler.
Quelle était la probabilité pour qu'on m'en parle justement ce jour-là ?
Je l'ai vaguement survolée une seconde fois à la lumière de cette nouvelle information mais c'était toujours trop long.
En ce qui concerne les autres nouvelles, elles sont globalement meilleures et très différentes les unes des autres. L'auteur semble s'être fixé des contraintes et, alors que le ton reste résolument étrange, empreint d'un propos féministe assez engagé ainsi que d'une sexualité parfois crue et très explicite, la forme est constamment renouvelée. Chaque nouvelle apporte son lot de surprises formelles. J'ai particulièrement apprécié la première, une histoire à la chute bien amenée, ainsi que la suivante, la description d'un monde apocalyptique via l'inventaire des conquêtes sexuelles du narrateur. Les autres m'ont moins marqué mais ont toutes un intérêt, que ce soit dans le fond ou la forme, même la quatrième sur laquelle je ne reviendrai pas.
En ce qui concerne les autres nouvelles, elles sont globalement meilleures et très différentes les unes des autres. L'auteur semble s'être fixé des contraintes et, alors que le ton reste résolument étrange, empreint d'un propos féministe assez engagé ainsi que d'une sexualité parfois crue et très explicite, la forme est constamment renouvelée. Chaque nouvelle apporte son lot de surprises formelles. J'ai particulièrement apprécié la première, une histoire à la chute bien amenée, ainsi que la suivante, la description d'un monde apocalyptique via l'inventaire des conquêtes sexuelles du narrateur. Les autres m'ont moins marqué mais ont toutes un intérêt, que ce soit dans le fond ou la forme, même la quatrième sur laquelle je ne reviendrai pas.
Si ce n'est que sa couverture pique salement les yeux et que j'ai rêvé d'être daltonien à chaque fois que j'ai posé le regard dessus, le premier livre de Carmen Maria Machado est plutôt réussi. C'est une littérature propre, un brin formatée - on sent que l'auteur sort d'un atelier d'écriture - mais qui montre une capacité à varier les thématiques, à adopter un style différent à chaque nouvelle et à s'adapter à son sujet.
Il reste maintenant à voir si elle parviendra à transformer l'essai.
Il reste maintenant à voir si elle parviendra à transformer l'essai.
Improbable anecdote en effet.
RépondreSupprimerJe crois qu'il n'est pas vraiment pour moi, j'attendrai la transformation. En plus ça me permettra de ne pas perdre la vue, c'est tout bénef.
Je serai au rendez-vous pour son coup suivant. Quant à ce recueil, s'il n'est pas dénué de défauts, il mérite amplement le coup d'œil (mais avec des verres polarisants pour la couverture).
SupprimerD'aucuns diraient : "Coïncidence ? Je ne crois pas"
RépondreSupprimerDe mon côté il me tente carrément ce bouquin, malgré sa couverture.
Tu peux y aller ! Dans un genre "weird & feminist", c'est pas mal du tout.
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