Stephen King
22/11/63
Ed. Albin Michel
Fin du collège, début du lycée, j'ai lu beaucoup, beaucoup de Stephen King. Je pense que j'ai lu la majorité de ses romans parus avant, disons, 1995. En gros jusqu'à Bazaar - que j'avais adoré - voire un peu au-delà. Mais depuis, à part une relecture de Shining il y a quelques années, je n'y suis jamais revenu. Dans mon souvenir, Stephen King ce n'est pas un grand styliste mais c'est indéniablement un excellent raconteur d'histoires, un type qui sait vous tenir en haleine et vous empêcher de dormir. En revanche, j'étais peut-être trop jeune pour m'en rendre compte, à moins qu'il n'en ait pas été question jusqu'alors, mais je ne me souvenais pas que ses romans traitaient de politique. C'est le cas, là.
Et pour cause. Pour une raison ou pour une autre, il existe, au fond du restaurant d’Al, un passage qui mène directement en 1958. Le vieil homme veut le mettre à profit pour modifier le cours du temps en empêchant l'assassinat de Kennedy. D'après lui, cet évènement est la cause plus ou moins directe de la guerre du Vietnam, des tensions raciales, de la fracture sociale et de la crise morale qui rongent les États-Unis. Al étant trop malade, c'est son ami Jake, un professeur du Maine, qui part dans le passé. Il doit alors respecter quelques contraintes : chaque fois qu'il passe de l'autre côté, il se retrouve toujours au même instant en 1958. Ainsi, chaque voyage compte pour le premier et annule tout ce qui aurait été modifié précédemment. Quand il revient, quel que soit le temps qu'il a consacré au passé, il ne s'est écoulé que deux minutes dans le présent. Et il faut bien entendu veiller à éviter les paradoxes et garder en tête que tout acte commis dans le passé entraîne son lot de répercussions.
Et pour cause. Pour une raison ou pour une autre, il existe, au fond du restaurant d’Al, un passage qui mène directement en 1958. Le vieil homme veut le mettre à profit pour modifier le cours du temps en empêchant l'assassinat de Kennedy. D'après lui, cet évènement est la cause plus ou moins directe de la guerre du Vietnam, des tensions raciales, de la fracture sociale et de la crise morale qui rongent les États-Unis. Al étant trop malade, c'est son ami Jake, un professeur du Maine, qui part dans le passé. Il doit alors respecter quelques contraintes : chaque fois qu'il passe de l'autre côté, il se retrouve toujours au même instant en 1958. Ainsi, chaque voyage compte pour le premier et annule tout ce qui aurait été modifié précédemment. Quand il revient, quel que soit le temps qu'il a consacré au passé, il ne s'est écoulé que deux minutes dans le présent. Et il faut bien entendu veiller à éviter les paradoxes et garder en tête que tout acte commis dans le passé entraîne son lot de répercussions.
L'assassinat ayant lieu en 1963 et la faille le menant en 1958, il a cinq ans devant lui pour étudier la situation, observer les protagonistes, préparer son plan ainsi que, comme on peut l'imaginer, s'interroger sur la pertinence de sa présence, ses chances de succès, les éventuelles conséquences et... pour rencontrer une femme et en tomber amoureux. Je ne me suis pas vraiment passionné pour la relation entre Jake et Sadie, la bibliothécaire, même si je reconnais avoir été touché par la tournure qu'elle prend sur la fin. Heureusement, si la romance tient une part non négligeable dans l'intrigue, la majeure partie du roman concerne l'assassinat de Kennedy, l'aspect politique, le portrait du tueur, quelques réflexions sur les théories du complot ou encore des extrapolations sur la suite des événements dans le cas où Oswald n’abattrait pas le président.
Il y a, entre autres, deux choses que j'ai trouvé particulièrement intéressantes dans ce pavé d'un bon millier de pages à la narration d'une redoutable efficacité. La première, c'est la façon qu'a Stephen King de traiter le voyage temporel et à donner de la substance à la courbe du temps, alors que le passé est tenace et cherche constamment à s'harmoniser. La deuxième c'est sa reconstitution de l'époque. Le contexte historique et politique est très bien rendu, la peinture de la société, baignée dans une ambiance de nostalgie générale, voire de mélancolie, est frappante de réalisme. L'auteur s’est fait plaisir en faisant circuler de vieilles voitures, en multipliant les références à la musique, aux vêtements, aux coiffures ou encore au langage de l'époque. Ce dernier aspect est d’ailleurs très bien rendu dans la version audio interprétée par François Montagut.
Enfin, avant de saluer Jack Finney qui, d’après Stephen King, aurait écrit « LE grand récit de voyage dans le temps » (c'est ici), la postface qui conclut le livre apporte des éléments précieux sur le travail de recherche indispensable à la rédaction d'un tel ouvrage ainsi que sur les différentes tendances complotistes et la place du 22/11/63 dans la mythologie américaine. Et voilà qui apporte une note finale instructive.
Il y a, entre autres, deux choses que j'ai trouvé particulièrement intéressantes dans ce pavé d'un bon millier de pages à la narration d'une redoutable efficacité. La première, c'est la façon qu'a Stephen King de traiter le voyage temporel et à donner de la substance à la courbe du temps, alors que le passé est tenace et cherche constamment à s'harmoniser. La deuxième c'est sa reconstitution de l'époque. Le contexte historique et politique est très bien rendu, la peinture de la société, baignée dans une ambiance de nostalgie générale, voire de mélancolie, est frappante de réalisme. L'auteur s’est fait plaisir en faisant circuler de vieilles voitures, en multipliant les références à la musique, aux vêtements, aux coiffures ou encore au langage de l'époque. Ce dernier aspect est d’ailleurs très bien rendu dans la version audio interprétée par François Montagut.
Enfin, avant de saluer Jack Finney qui, d’après Stephen King, aurait écrit « LE grand récit de voyage dans le temps » (c'est ici), la postface qui conclut le livre apporte des éléments précieux sur le travail de recherche indispensable à la rédaction d'un tel ouvrage ainsi que sur les différentes tendances complotistes et la place du 22/11/63 dans la mythologie américaine. Et voilà qui apporte une note finale instructive.
J'ai toujours eu beaucoup de mal avec Stephen King. J'en ai lus trois et j'ai été déçu à chaque fois. Et puis, comme tu le dis, ce n'est vraiment pas un grand styliste !
RépondreSupprimerPerso, je trouve ça vraiment très, très efficace.
SupprimerTiens, pareil, lu trois fois, et convaincu (Misery), pas franchement convaincu (Marche ou creve) et franchement dégouté (Revival). Et pour celui-là, même si je veux bien croire en l'intérêt global, et en l'efficacité narrative, je doute, par expérience de King, que les mille pages soient justifiées.
SupprimerJ'avais aimé "Misery" et "Marche ou crève". Pas lu " Revival".
SupprimerQuant aux 1000 pages de celui-ci (ou, en l'occurrence, les 36 heures de la version audio), elles sont passées toutes seules.
36 heures :o Dit comme ça c'est frappant le temps qu'on passe à lire. Justement, sans douter de l'efficacité, est-ce une qualité à rechercher ? C'est pour ça que je suis assez suspicieux envers King.
SupprimerQue cherche-t-on dans la littérature ? Vaste débat. J'y ai trouvé le divertissement que j'espérais, plutôt malin qui plus est. Ce n'est pas toujours ce que je souhaite trouver dans un livre mais c'était le cas là et il a parfaitement rempli son office.
SupprimerCe livre est bizarre. Il tire indéniablement à la ligne, comme King sait si bien le faire, et dans le même temps c'est peut-être cette époque détaillée à l'extrême qui en est le plus intéressant et le vrai point central. Des années après, je ne sais toujours pas ce que je pense vraiment de ce livre et si je l'ai apprécié...
RépondreSupprimerJ'y ai passé un bon (et long) moment. C'est vrai que l'époque est bien rendue. C'est peut-être même ce que j'ai préféré dans ce livre.
SupprimerJe crois l'avoir déjà écrit par ailleurs. J'avais adoré cette histoire (ainsi que les petites histoires dans la grande histoire). Je te conseille la série tirée du roman. Elle respecte très bien le livre en y ajoutant une ambiance musicale et visuelle de la fin des années 50 tout à fait agréable !
RépondreSupprimerLes séries télé, c'est pas trop pour moi. Bizarrement, je peux passer des heures sur un livre mais j'ai toujours l'impression de perdre mon temps devant la boîte à images…
SupprimerA chaque fois que je lis une chronique sur ce roman, je me dis qu'il faut que je le lise. Ce que je n'ai jamais fait.
RépondreSupprimerJe ne suis pas passionné par cette époque et ce lieu, donc j'ai peur de m'y ennuyer, même si le sujet me plait.
Et comme tu parles d'une romance assez conséquente...
Mais, je me dis que si tout le monde en dis du bien, ce n'est pas un hasard.
Tente le coup, ça se lit tout seul. Quant à la romance, elle sera peut-être à ton goût !
SupprimerJe rejoins ton avis, le contexte est très bien planté, et une fois de plus, King nous fait avaler sans peine ses centaines de pages... Et j'ai aimé aussi Marche ou crève (ou l'art de nous passionner avec une histoire de mecs qui marchent -bon sang, c'est quand même fort !-). Comme toi, j'en ai éclusé quelques-uns à l'adolescence, avec de temps en temps un regain en périodes estivales, et j'ai lu pour le Pavé 2019 Docteur Sleep. Impossible de passer à côté, en tant que lectrice fortement marquée par Shining. Bon, il n'est clairement pas au niveau de ce dernier, mais c'est un bon roman tout de même...
RépondreSupprimerIl n'est pas exclu que j'y revienne pour le Pavé 2020.
SupprimerUn roman que j'ai beaucoup aimé !
RépondreSupprimerContent qu'il t'ait plu également !
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