Jack Finney
Le voyage de Simon Morley
Ed. Folio SF
Si on en croit Jack Finney, le voyage dans le temps est possible. C'est une bonne nouvelle. Traditionnellement, une telle annonce est suivie d'une mauvaise nouvelle. Celle-ci, c’est mieux, s’accompagne d’une seconde bonne nouvelle : on n’a même pas besoin d’attendre l’invention d’un véhicule temporel, l’ouverture d’une faille ou une rupture du continuum. Un environnement favorable, une sérieuse mise en situation et un fort pouvoir de suggestion doivent suffire. Alors, pour peu que ces conditions soient réunies, vous pouvez vous retrouver propulsé dans le passé. C’est du moins ce qui arrive à Simon Morley. C’est également ce qui arrive au lecteur de ce roman évocateur.
Le voyageur quitte donc son époque pour un New York du XIXème siècle. Là, une fois le miracle accompli, l’auteur délaisse peu à peu les thématiques de la science-fiction et s'encombre malheureusement plus d'une vague affaire d'escroquerie et d'une romance guimauve qu'il ne s'inquiète des éventuels paradoxes indissociables du voyage dans le temps. Surtout, il fouille une reconstitution historique, scrupuleuse de détails vestimentaires et de somptueux tableaux urbanistes. Si ces descriptions apportent au décor et contribuent à une atmosphère, elles diluent un brin le rythme de la narration. Mais c'était probablement le prix à payer pour la véritable prouesse de ce livre : n'oubliez pas que pour Jack Finney, le voyage n'est possible que si le voyageur y croit et que rien de son environnement ne lui rappelle son époque d'origine. Il pousse donc le détail jusqu'au bout et va tout décrire sans rien laisser au hasard. Il donne parfois l'impression d'en faire un peu trop mais il atteint son but au-delà de toute espérance. Le temps de la lecture, vous voyagez dans le temps. Vous êtes au XIXème siècle, aucun doute la-dessus.
Si vous avez encore envie de vous balader dans le temps, Finney a écrit une suite : "Le balancier du temps" édité chez Denoël en 1995.
RépondreSupprimerC’est une idée. Merci du tuyau.
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