Marin Fouqué
77
Ed. Actes Sud
En terme de musique, je suis assez vieille école. J'en écoute peu et, simple flemme ou manque de curiosité, je reste sur mes acquis, je le reconnais. Ainsi, pour le rap par exemple, j'écoute volontiers les vieux classiques, hoche la tête au rythme d'un IAM ou d'un NTM mais grince des dents quand un vocodeur vient me heurter l'oreille. Et c'est probablement ce qui m'a empêché de pleinement apprécier le premier roman de Marin Fouqué.
Mais avant de développer cette idée, arrêtons-nous sur le contenu. Le narrateur de ce roman, comme tous les jours, attend le car scolaire dans son abribus. Sauf que, pour une fois, il ne monte pas. Il va rester là toute la journée, capuche rabattue sur la tête, à fumer des joints en égrainant ses souvenirs au rythme des voitures qui traversent sa banlieue. Les heures qui passent permettent non seulement au narrateur de décrire cet ensemble et d'en prendre conscience mais également au lecteur de l'y situer. Le livre présente une vision pertinente de cette jeunesse de Seine-et-Marne et de la vie en collectivité puis prend peu à peu la tournure d'un roman existentialiste et d'une réflexion sur l'amitié et l'affirmation de soi. Il offre quelques beaux passages sur le rapport à la terre et la place bâtarde de son département par rapport à Paris et à la province.
Et le rap, alors ? J'y viens.
L'auteur de 77 (prononcez "sept-sept", comme qui dirait "neuf-trois" pour la Seine-Saint-Denis), musicien et poète, a trempé sa plume dans un flow syncopé à l'accent kaïra qui se prêterait parfaitement à l'exercice de la lecture à voix haute. Mais lu par qui ? Un rappeur plutôt qu'un comédien, c'est sûr. JoeyStarr ? Je ne crois pas. L'un des frères de PNL, groupe remercié en fin d'ouvrage par l'auteur ? Pourquoi pas.
Il y aurait alors fort à parier que le roman se transformerait en une longue tirade Auto-Tunée. C'est ce que j'ai entendu malgré moi à la lecture du livre. Pourtant, j'ai lu 77 avec intérêt et je reconnais ses qualités. Mais, bizarrement, je n'ai été sensible à aucune d'entres elle. C'est comme ça. Yo !
Le seul rap que j'apprécie c'est le rap fusion de "Rage against the machine" et de sa réincarnation : "Prophets of rage".
RépondreSupprimerQuand à "77", je ne suis vraiment pas sûr de me laisser tenter !
Je comprends, même si je n'en déconseille certainement pas la lecture.
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