lundi 20 janvier 2020

Bob Leman - Bienvenue à Sturkeyville

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Bob Leman 

Bienvenue à Sturkeyville 

Ed. Scylla 


Dans la catégorie des écrivains inconnus, Bob Leman se pose là. Heureusement, les éditions Scylla ont déterré cette pépite oubliée, composée de six des quinze nouvelles écrites par l'auteur américain. Et quelles nouvelles ! Reste à espérer que les bienheureux orpailleurs exploiteront plus avant le filon dans le but de publier les textes restants…

Six nouvelles, donc, qui toutes se déroulent "loin à l'intérieur des terres, à Sturkeyville, une petite ville somnolente des Appalaches du nord." Là se concentrent les manifestations troublantes, les personnages étranges et les créatures visqueuses :

La saison du ver
Un homme et son fils vivent sous l'emprise d'un ver qui a pris la place de la femme dans le foyer.

La quête de Clifford M.
La quête existentielle d'un vampire qui ignore ses origines et cherche à en percer le secret.

Les créatures du lac
La déchéance de l'oncle du narrateur qui raconte à ce dernier des histoires horrifiques à propos du lac au bord duquel il s'est installé.

Odila
Un homme se retrouve bien malgré lui lié à famille dégénérée qui semble vivre depuis toujours dans un sinistre hameau délabré.

Loob
Comment l'idiot du village parvient à franchir le mur invisible qui le sépare d'une réalité parallèle.

Viens là où mon amour repose et rêve
Après le décès de son épouse, un veuf éploré s'installe dans une vaste demeure avec sa fille et sa belle-mère...

En même temps qu'il confronte ses personnages à des évènements singuliers, Bob Leman expose le lecteur à des situations que sa raison peut difficilement admettre. Mais peut-on réellement lutter dès lors que l'auteur se montre si convaincant ? En effet, il est doté d'un rare talent pour plonger son public dans un décor réaliste, dans une ambiance âpre et palpable, et rendre crédible l'improbable.

Le ton est toujours donné dès la première phrase, qui jette d'emblée dans le vif du sujet sans jamais tourner autour du pot. Puis, avec une économie de moyens, une langue classique et peu d'effet - d'ailleurs l'auteur n'est pas exactement un styliste - le malaise s'installe. Les nouvelles sont diablement oppressantes. Dans ce genre, elles touchent même à la perfection.

Et, avec la couverture signée Stéphane Perger - dont on avait déjà pu admirer les travaux ici ou  - et les illustrations d'Arnaud S. Maniak, Scylla a su offrir à cette pépite l'écrin qu'elle méritait.

D'autres avis ? Hop ! Lhisbei, Tigger LillyGromovar, Just a word, Albédo, Alys...

6 commentaires:

  1. je suis d'accord avec toi. Une excellente pépite! ;-)

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    1. J'ai même l'impression que, pour l'instant, tout le monde est d'accord !

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  2. J'avais lu l'extrait lors du crowfunding, mais ce n'est pas dans mon style.

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    1. C'est sûr, il vaut mieux apprécier l'horrifique à tendance lovecraftienne.

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  3. On se rejoint tout à fait. Jeté dans la marmite dès les premières lignes.
    Je te linke également, merci ^^

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