Max Aub
Manuscrit corbeau
Ed. Héros-Limite
Faux témoignage corvin mais vrai récit d'enfermement, le livre de Max Aub propose une vision singulière et très originale de l'expérience concentrationnaire. Vu à travers les yeux d'un corbeau, lequel se balade entre les baraquements quand il n'est pas posé sur le couvercle des tinettes collectant les évacuations, le camp est un théâtre. En guise d'acteurs s'y agitent prisonniers et gardiens. Le narrateur rapporte ce qu'il voit et tente, à partir de leur comportement, de comprendre les Hommes, tout au moins de relater de façon faussement factuelle les traits et caractéristiques de la société humaine qu'il côtoie. Chacun des courts chapitre s'arrête sur un thème précis, que ce soit le lieu, le langage, la nationalité, le travail, la sexualité ou encore la guerre... Le ton est volontiers moqueur, la conclusion toujours ironique et, sous couvert d'humour grinçant, c'est toute l'absurdité, voire l'aberration, d'un système qui transparaît.
L'auteur, lui-même interné au camp du Vernet, rend compte de ses diverses observations, souligne sa profonde incompréhension de ses concitoyens et n'hésite pas à dire tout le mal qu'il en pense, chapitre après chapitre. Ainsi, les Corbeaux sont supérieurs aux Hommes et ces derniers ne sont ni plus ni moins que lamentables. On comprend rapidement où il veut en venir et ses réflexions, même si elles sont malignes, justes et pleinement concevables, finissent par se répéter. Et c'est, à mon sens, la limite de l'exercice.
Malgré cela, c'est un ouvrage intéressant qui offre quelques traits d'esprit assez spirituels et parfois très incisifs, de jolies trouvailles et de belles formules. À ce sujet, il est de bon ton de saluer le travail du traducteur, Guillaume Contré, qui rend parfaitement justice à la prose poétique de ce court roman.
L'auteur, lui-même interné au camp du Vernet, rend compte de ses diverses observations, souligne sa profonde incompréhension de ses concitoyens et n'hésite pas à dire tout le mal qu'il en pense, chapitre après chapitre. Ainsi, les Corbeaux sont supérieurs aux Hommes et ces derniers ne sont ni plus ni moins que lamentables. On comprend rapidement où il veut en venir et ses réflexions, même si elles sont malignes, justes et pleinement concevables, finissent par se répéter. Et c'est, à mon sens, la limite de l'exercice.
Malgré cela, c'est un ouvrage intéressant qui offre quelques traits d'esprit assez spirituels et parfois très incisifs, de jolies trouvailles et de belles formules. À ce sujet, il est de bon ton de saluer le travail du traducteur, Guillaume Contré, qui rend parfaitement justice à la prose poétique de ce court roman.
Intéressant,mais avec ma PAL... je en sais pas.
RépondreSupprimerLe fameux problème de la PAL… je sais ce que c'est…
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