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mardi 22 décembre 2020

Stange crazy tales of pulpe

Stange crazy tales of pulpe les artistes fous

Stange crazy tales of pulpe 

Ed. Les Artistes Fous 


Le titre et l'illustration de couverture sont aussi éloquents l'un que l'autre et annoncent d'emblée la couleur. Pour Southeast Jones, le préfacier et anthologiste, le mot "Pulp" est "synonyme d'aventures fantastiques, merveilleuses et incroyablement colorées", des textes au "charme et [à] la patine particulière de cette période dite de l'Âge d'or" mais qui ont "souvent mal vieillis". En ce qui concerne certaines nouvelles de ce recueil, je laisse au temps le soin de juger. Pour les autres, je crois pouvoir affirmer que même les années les plus bonifiantes n'y pourront rien.

Ce livre se veut donc un hommage appuyé aux recueils de nouvelles de la culture pulp. Il est composé de treize histoires courtes qui offrent un nuancier en terme de genres et de qualités. De la SF au fantastique et de l'horreur au polar, on y trouve le pire comme le meilleur. D'ailleurs, on commence avec le pire, on termine avec le meilleur et, entre les deux, c'est un vague camaïeu.

Si, sur la base de critères parfaitement subjectifs, je ne devais retenir que trois nouvelles de ce recueil, j'imagine qu'il s'agirait des suivantes :

Le cimetière des innocents de Jean-Pierre Favard

Parce que quand le personnage, l'inspecteur Bonnaventure, raccroche le téléphone, il "repos[e] le combiné sur son socle de bakélite noire." Ça, ça pardonne tout, même un manque flagrant de finesse, une histoire lourde et une intrigue incohérente ponctuée de lignes de dialogues épaisses et grossières.

Droit dans le mur de Jean-Marc De Vos

Parce que c'est drôle, loufoque, décomplexé et parce que je n'ai pas vu arriver la chute. Et aussi parce que je suis convaincu que l'auteur de cette blague belge améliorée a lu mon billet sur la nouvelle de Ward Moore. Obligé !

Le destin des normes de Denis Labbé

Parce qu'on n'est pas à un cliché près et que, donc, quand un soldat suédois tombe au combat, il file directement au valhalla. Logique. Mais surtout parce que je ne m'attendais pas à ce qu'une nouvelle pulp voit son action située en 2013. C'est une raison comme une autre, non ?

Bref, j'ai secoué, secoué et une bonne partie de la pulpe et restée en bas. Heureusement, le recueil se termine sur la nouvelle de Southeast Jones, sans doute la moins proche de la thématique mais de loin la meilleure du livre. D'ailleurs, c'est probablement ceci qui explique cela. Car là où ce dernier a su se libérer des contraintes, les autres ont trop voulu y coller. Or, à vouloir grossir le trait, accentuer les défauts et jouer la carte du petit budget, ils ont sans doute confondu pastiche, hommage, parodie et caricature. Dommage.

Et pour faire le point sur ce challenge, c'est ici.

16 commentaires:

  1. Et en même temps, du bon et du moins bon, est-ce que ça n'est pas aussi une définition du pulp ? L'hommage est juste trop fidèle...

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  2. Et puis tout est une question de goût, comme bien des fois (enfin, sous réserve de faire preuve d'un minimum de finesse, bien entendu).
    J'ai bien ri à votre chronique, merci !
    Amitiés et belles fêtes à vous,
    JP Favard

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    1. Oui, les fameux goûts et couleurs...
      C'est moi qui vous remercie, et je vous souhaite de bonnes fêtes également.

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  3. Il y a à boire et à manger certainement dans le pulp,la couv’déchire et il y a des nouvelles buvables,dont celle de J.C Gapdy,et celles que tu cites ne m’ont pas déplues même si je ne suis pas fan de ce genre.

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    1. Le contenu est inégal mais c'est vrai que la couverture est excellente.

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  4. Ben non, je n'avais pas lu ton (excellent) billet sur la nouvelle de Ward Moore. Maintenant c'est fait :-)
    J'ai toujours dit que ce Clooney devrait être interdit. Maintenant, grâce à toi, je me sens moins seul...
    Merci de ton retour!
    Jean-Marc De Vos

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  5. Pas encore commencer ma lecture de ce recueil, mes attentes seront donc moins forte et j'espère qu'il me ravira plus qu'il ne te l'a fait.

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    1. J'y ai finalement passé un bon moment. Merci de m'avoir fait mettre le doigt dessus.

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  6. J’ai toujours eu en horreur les chroniques « de complaisance », le copinage n’est pas mon truc ^^. Aussi, bien qu’en demi-teinte, ai-je apprécié ton avis, ce qui plait à un(e), ne plaira pas spécialement à l’autre, j’assume pleinement le choix des textes et reste confiant pour la suite. Si d’aventure tu es tenté de lire d’autres bouquins que je propose, qu’ils soient de moi ou d’autres (oui, je propose aussi les livres d’autres auteurs et éditeurs, avec leur permission s’entend), ce sera avec plaisir, je ne suis qu’à portée de clic sur Facebook.

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    1. Merci pour ce commentaire et pour la proposition. Et en ce qui concerne le copinage, aucune crainte à avoir : avec ce blog, j'aurais plutôt tendance à me faire des ennemis…

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    2. Hé, Southeast, fais gaffe avant d'envoyer mes bouquins au Bossu, il a pas l'air commode. Essaye de l'amadouer avant, sais pas moi, avec une boîte de praline par exemple...

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    3. Je ne soudoies jamais personne :-), proposer un service presse, c'est accepter de facto l'avis du lecteur/chroniqueur. Quant à tes bouquins, je crois que tu peux les proposer sans crainte, ils seront, j'en suis convaincu, entre de bonnes mains.

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    4. Entre de bonnes mains ? Il n'y a qu'un moyen de le savoir...

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