Jeanine Cummins
American Dirt
Ed. Lizzie
J'ai parfois le sentiment d'avoir trop de choses en tête et que chaque nouvelle information doit nécessairement en chasser une autre pour y faire sa place. C'est notamment le cas pour mes lectures. Or il est dommage de lire autant de livres et de ne pas s'en rappeler - d'où ce blog, qui me fait office de mémoire. J'essaie généralement de rédiger mes billets peu de temps après avoir terminé ma lecture, car mes souvenirs finissent par s'estomper et mes impressions par s'altérer. J'ai malheureusement dérogé à cette règle avec ce livre, audiolu il y a plusieurs mois. Et pour cause, ne sachant quoi en penser, j'en ai remisé la synthèse dans l'espoir que le temps ferait du tri dans ce que je dois en retenir.
D'après les notes que j'ai prises sur le moment, j'ai été captivé par la trame, touché par les personnages et
par les épreuves que ceux-ci traversent - une femme et son enfant sont contraints de fuir clandestinement Acapulco pour les États-Unis, menacés par les cartels de la drogue qui ont assassiné son mari, journaliste. Construit comme un récit de voyage et empruntant les ressorts du roman noir de facture classique, le livre illustre l'instinct de survie et le besoin viscéral que ressent une mère de protéger son fils, puis il s'interroge sur la condition des migrants. Mais, et c'est ce qui m'a fait tiquer, c'est un catalogue d'idées reçues sur le Mexique et les cartels qui le dirigent - citez un cliché et vous pouvez être sûr qu'il s'y trouve. Pourtant, dans le mot de la fin, l'auteure s'en explique. Elle en profite pour ancrer la fiction dans le réel, pour donner à son livre une perspective réaliste, faire prendre conscience de sa portée, de
son importance, et du fait que le terme "roman" n'est pas le plus adapté
pour le désigner.
Pour revenir à mon idée de départ, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Il se lit d'une traite - ou s'écoute d'une traite, absorbé par l'irréprochable interprétation de la comédienne, Mélissa Windal. Le style est propre et fluide mais l'auteure a un goût - que je ne partage pas - pour les expressions imagées inattendues et par trop terre à terre. Surtout, je ne sais pas comment me positionner par rapport à son sujet. Il est supposé être brûlant et polémique mais je n'en ai réellement retenu que l'aspect caricatural.
Finalement, en rédigeant ces dernières lignes, je crois que je sais quoi en penser.
C'est souvent intéressant de voir ce qu'on pense d'un livre à chaud et ce qu'on en retient à froid, les différences ou confirmations qu'on en tire. Ça serait un exercice intéressant à faire régulièrement, malheureusement trop chronophage.
RépondreSupprimerQuant au livre, j'ai l'impression qu'on peut effectivement trouver plus satisfaisant sur le sujet.
La mémoire est parfois capricieuse...
SupprimerQuant au livre, c'est ça, c'est plutôt bien résumé.
Dommage, le thème de la fuite des latinos aurait pu m’intéresser mais si c’est trop caricatural,ce sera forcément exaspérant, comme si on ne retenait que les clichés d’un pays.
RépondreSupprimerMême si les clichés sont souvent inspirés d'une certaine réalité...
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