mercredi 23 juin 2021

Yannick Rumpala - Cyberpunk’s not dead

Yannick Rumpala 

Cyberpunk's not dead 

Ed. Le Bélial'

 
Le cyberpunk est un sous-genre de la science-fiction qui imagine une société futuriste très avancée technologiquement. Apparu dans les années 80, ses influences ne sont pas difficiles à expliquer : cette veine trouve principalement son origine dans les balbutiements d'internet et plus généralement dans l'apparition d'un futur connecté et dans la perspective du transhumanisme. Voilà pour une explication de surface. Pour aller un peu plus en profondeur et affiner cette définition, il suffit de demander à Yannick Rumpala.

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L'auteur, maître de conférence en sciences politiques à l'université de Nice, a décortiqué quelques-unes des œuvres majeures du cyberpunk et s'est interrogé sur les problématiques de l'époque. En effet, il peut être intéressant d'extrapoler les thématiques abordées et de se demander si les prouesses informatiques inédites expliquent tout. Or, en notant certains éléments récurrents tels que l'hyper-urbanisation, la surpopulation, les inégalité ou encore la criminalité, il apparaît que la technologie n'est que le symptôme d'une vision globale aussi pessimiste que lucide. Comme on le constate dans Neuromancien et dans d'autres romans emblématiques, ce sous-genre ne se préoccupait pas que de l'intégration des technologies dans notre existence, des profonds changements dans le fonctionnement cognitif des individus et de la transformation radicale des rapports sociaux mais annonçait également la propulsion de la technologie comme enjeu politique et comme moyen de mainmise sur la société ainsi que l'émergence d'un monde ultra-capitaliste, profondément inégalitaire, dominé par les entreprises et gouverné par des firmes de plus en plus puissantes, de plus en plus tentaculaires.

S'appuyant sur les travaux de philosophes, de sociologues ou encore de théoriciens de la littérature, ce "laboratoire d’un futur entre technocapitalisme et posthumanité" est un essai riche, passionnant, et un bel objet (comme tous les titres de la collection). Il nous rappelle que si les œuvres cyberpunk sont à (re)lire aujourd'hui pour leur intérêt romanesque et fictionnel, elles sont donc plus que jamais à apprécier pour leur dimension prophétique et pour la projection sociologique qu'elle offrent.
 
Et pour faire le point sur ce challenge, c'est ici.

2 commentaires:

  1. Oui, le cyberpunk, dans ses grandes lignes, est peut-être le sous-genre de SF le plus pertinent concernant l'avenir à moyen terme, voire le présent. C'est sans doute John Brunner que je préfère, précurseur du genre : Tous à Zanzibar, Sur l'onde de choc, Le troupeau aveugle...

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    1. Figure-toi que je n'ai encore rien lu de Brunner. Mais il n'est pas trop tard, n'est-ce pas ?

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