jeudi 15 décembre 2022

Jean-Christophe Gapdy - Les gueules des vers

Jean-Christophe Gapdy Les gueules des vers Rivière Blanche
Jean-Christophe Gapdy 

Les gueules des vers 

Ed. Rivière Blanche

 
Ma fille a des oxyures. J'imagine que vous vous en foutez mais je tenais quand même à partager cette information. Voilà.
 
Au cours d'une croisière, le vaisseau transportant Dick Hanson, le fils d'une des plus riches familles de notre univers, est attaqué par des pirates. Le garçon parvient heureusement à fuir avec Audrey, sa garde du corps personnelle, et Jens, un jeune mousse. Mais à peine a-t-elle échappé à l'agresseur que la capsule de secours disparaît corps et biens dans l'espace...

Après cette scène d'ouverture assez classique et annonciatrice d'une intrigue cousue de fil blanc et balisée de bout en bout, le romancier change son fusil d'épaule et bouscule le lecteur, pour son plus grand plaisir, hors de sa zone de confort. En effet, cette introduction linéaire et factuelle laisse la place à une narration alternée, à des changements de perspective et à une trame déstructurée, composée de sauts dans le temps du récit et mettant en scène des protagonistes dont on n'est jamais complètement certain de savoir qui ils sont, quand ils sont.
 
Il sera donc moins question de pirates que de trous de vers ou, plus précisément, de gueules de vers, ces raccourcis hypothétiques à travers l'espace-temps. Sans le savoir, Dick Hanson, cet adolescent en mal d'aventures et qui n'aime rien tant que de fausser compagnie à sa garde du corps, vient de prouver ce qui n'avait alors jamais été vérifié : l'existence et la formation physique de passages reliant deux régions distinctes de l'Univers et du continuum. Soit. Mais maintenant... comment rentrer chez lui ? Et, surtout, quand ? 
 
Loin, comme je le disais, de n'être que la série B annoncée, ce roman est une bonne surprise qui nécessite donc de la part du lecteur un certain investissement s'il ne veut pas s'égarer dans la structure narrative. Inventif et visuel, il n'est toutefois pas exempt de défaut et laisse malheureusement un peu sur sa faim. En effet, il s'agit là du premier volume d'un cycle - ce qui, soyons honnête, était signalé d'entrée de jeu. Mais c'est une solide mise en bouche.
 
Je sais maintenant ce qu'il me reste à faire, deux choses : me procurer la suite, L'enfer des vers, et chercher un remède miracle contre les oxyures de ma fille sans quoi elle continuera à se gratter, à mal dormir et à être irritable, ce qui m'empêche de lire peinard le soir...

Un autre avis ? Deux même : celui du Chien Critique et celui du Galion des Étoiles.

2 commentaires:

  1. Il va falloir que je me lance... j'avais peur que ce soit un peu trop série B mais voilà rassuré !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu peux. Et dis-toi que même le Chien Critique a aimé !

      Supprimer