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jeudi 13 avril 2023

Frédéric Dard - Toi qui vivais

Frédéric Dard Toi qui vivais Fleuve Noir
Frédéric Dard 

Toi qui vivais 

Ed. Fleuve Noir 


Bernard est acculé. Il croule sous les dettes et ne supporte plus sa femme. Mais il a un plan : tuer cette dernière et son créancier après avoir mis en scène leur liaison. Aucun tribunal au monde ne condamnera lourdement un homme qui, surprenant par hasard son épouse et son meilleur ami dans la chambre conjugale, est pris d'un coup de folie et se fait justice lui-même.
 
S'il plaide coupable de ses actes, l'assassin tente surtout de se faire passer pour un mari trompé et un ami abusé, victime de circonstances auxquelles les membres du jury ne pourront être insensibles. Il se rend donc à la police et reconnaît les faits puis s'apprête à livrer la défense qu'il a préparée et à répondre aux questions du juge. Il a tout prévu, sauf que ce dernier puisse refuser de croire aux apparences et être convaincu qu'il s'agit d'un meurtre crapuleux plutôt que d'un crime passionnel. S'il ne veut pas lutter seul avec sa version, Bernard va devoir compter sur son avocate commise d'office, une jeune femme timide et inexpérimentée.

Publié dans les années 50, Toi qui vivais est un polar qu'il est plus que jamais indispensable de resituer dans son contexte. N'oublions pas qu'à cette époque, tant qu'il pouvait prouver qu'il avait été blessé dans sa masculinité, un homme pouvait assassiner son épouse sans être condamné pour féminicide. Une fois accepté ce postulat, il n'y a plus qu'à se laisser embarquer par ce roman noir qui nous rappelle, s'il en était encore besoin, qu'un bon scénario peut se faire à l'économie de moyens - un décor minimaliste et une distribution épurée, des phrases courtes, un ton incisif et des dialogues rapides dans lesquels chaque mot est pesé. Le père de San-Antonio nous livre ici une intrigue très efficace et parfaitement huilée. Elle se lit d'une traite et ne laisse que peu de répit au lecteur qui cherche au fil des pages l'endroit où le plan parfait de Bernard va coincer, qui de l'assassin ou de son juge aura le dernier mot. Bien entendu, le fin mot de l'histoire arrive au terme de quelques rebondissements inattendus.

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