Jean-Paul Engélibert
Fabuler la fin du monde
Ed. La Découverte
Il sommeille en moi un misanthrope cynique qui se délecte des fictions d'apocalypse. J'en ai lu beaucoup, je continue à creuser le filon et à apprécier de voir exterminés mes concitoyens dans les œuvres littéraires. Et comme je suis toujours à la recherche de bons conseils et que j'aime réfléchir à mes lectures, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse sur l'essai de Jean-Paul Engélibert qui s'annonçait, d'une pierre deux coups, comme un précieux carnet d'inspiration doublé d'un intéressant travail analytique.
Cet essai sur "la puissance critique des fictions d'apocalypse" tente dans un premier temps de trouver une origine au registre. Après être remonté à la Révolution industrielle puis avoir cherché dans les conséquences de la Révolution française, l'auteur développe une théorie selon laquelle les écrits de fin du monde tendraient plus vers une tendance utopiste que nihiliste. Mouais. Je n'ai été que moyennement convaincu par cette idée. Mais pourquoi pas, d'autant plus que l'argumentation est solidement étayée d'exemples très parlants et majoritairement empruntés à la littérature. J'en ai profité pour noter de nombreuses références avant de réaliser, agacé, que le majorité était épuisée depuis belle lurette. Au passage, Malevil vient de remonter en bonne position sur ma PAL. Les exemples concernent également deux autres médias : le cinéma et la télévision. Le premier m'intéressant peu et le second me laissant totalement indifférent, je n'ai pas vraiment été client des parties qui leur sont consacrées.
Je referme donc cet essai sur un sentiment mitigé. Le sujet est intéressant, Jean-Paul Engélibert le maîtrise parfaitement et parvient, grâce à un bel esprit de synthèse, à résumer en peu de mots les intrigues des oeuvres auxquelles il fait allusion et à mettre le doigt sur les points importants. Pour autant, sa démonstration n'est pas très fluide, souvent répétitive et tourne parfois à l'obsession, à l'image du mot "anthropocène", répété à toutes les pages (jusqu'à plusieurs fois par page) dans le texte. À se demander si l'auteur n'est pas rémunéré à sa récurrence.
Je referme donc cet essai sur un sentiment mitigé. Le sujet est intéressant, Jean-Paul Engélibert le maîtrise parfaitement et parvient, grâce à un bel esprit de synthèse, à résumer en peu de mots les intrigues des oeuvres auxquelles il fait allusion et à mettre le doigt sur les points importants. Pour autant, sa démonstration n'est pas très fluide, souvent répétitive et tourne parfois à l'obsession, à l'image du mot "anthropocène", répété à toutes les pages (jusqu'à plusieurs fois par page) dans le texte. À se demander si l'auteur n'est pas rémunéré à sa récurrence.