Jean-Gaston Vandel
Incroyable futur
Ed. Fleuve Noir
Bill Cardell est un homme gris et effacé, qui vit avec sa mère, repousse inlassablement son mariage avec Hallis et occupe discrètement un petit poste de chimiste dans un grand laboratoire pharmaceutique. Mais, après six ans de dur labeur dans son atelier personnel, il a enfin mis au point une invention qui pourrait tout changer, à son échelle et à celle du monde !
Quand le roman s'ouvre, le chimiste s'apprête à devenir le cobaye de sa propre expérience. Deux pilules et trente minutes plus tard, il peut lire les pensées des gens ! Les conséquences ne se font pas attendre. Il se met le patron à dos et perd son poste. Frankie, son seul ami, un artiste plein de bon sens auquel il a confié son secret, lui déconseille de diffuser sa trouvaille. Surtout il le met en garde.
À ce point du récit, l'auteur change son fusil d'épaule et abandonne en partie son idée de départ. Surtout, il troque sa morosité contre un optimisme éthéré. Ainsi, le chimiste va entreprendre de changer les choses. Il se met à espérer, persuadé que ses concitoyens ne sont pas irrécupérables et qu’il peut faire disparaître "la cupidité, l'ambition personnelle, le mensonge systématique". Il se lance alors dans une lutte pour faire naître sur la planète "une ère nouvelle de progrès, de prospérité, de grandeur spirituelle". Il veut mettre fin aux guerres, empêcher les hommes de s'entre-tuer et leur faire prendre conscience "que la haine est stérile, que la vie nous a été donnée pour la Joie."
La seconde moitié du livre, qui a des airs de profession de foi d’une candidate à l’élection de Miss France, m’a forcément moins enthousiasmé. Pour autant, le roman reste convaincant tout du long.
Quand le roman s'ouvre, le chimiste s'apprête à devenir le cobaye de sa propre expérience. Deux pilules et trente minutes plus tard, il peut lire les pensées des gens ! Les conséquences ne se font pas attendre. Il se met le patron à dos et perd son poste. Frankie, son seul ami, un artiste plein de bon sens auquel il a confié son secret, lui déconseille de diffuser sa trouvaille. Surtout il le met en garde.
"Tu risques de sombrer très vite dans la plus ténébreuse neurasthénie ! Quand tu découvriras à quel point les gens sont menteurs, hypocrites, pleins de ruses et de petits calculs malhonnêtes, tu vas te sentir prodigieusement écœuré par la laideur du genre humain..."Le roman s'annonce alors comme un concentré de désespoir, jubilatoire pour qui, comme moi, aime la littérature pessimiste et les œuvres sombres. Et en effet, les mésaventures du personnage lui font mesurer "la fourberie consciente ou inconsciente de la plupart des gens", ne le confrontent qu'à une certaine forme de bassesse et le poussent à la tristesse et à la désillusion.
"Le monde est écœurant, voilà la vérité. La société est bâtie sur l'hypocrisie, l'ordre repose sur des bases fausses, les sentiments qu'on affiche et qu'on honore publiquement sont méprisés en secret. Chacun pratique un jeu égoïste tout en affectant d'obéir à des mobiles élevés !... Non, franchement, lire dans l'esprit des gens n'est pas un exercice à recommander ; on n'y récolte que dégoût et déception."Rapidement repéré et traqué par un agent secret machiavélique et dévoré par l'ambition, il erre sans but, résigné. C'est là qu'il va rencontrer un homme dont il ne peut bizarrement pas lire les pensées. Et pour cause, cet homme est... différent...
À ce point du récit, l'auteur change son fusil d'épaule et abandonne en partie son idée de départ. Surtout, il troque sa morosité contre un optimisme éthéré. Ainsi, le chimiste va entreprendre de changer les choses. Il se met à espérer, persuadé que ses concitoyens ne sont pas irrécupérables et qu’il peut faire disparaître "la cupidité, l'ambition personnelle, le mensonge systématique". Il se lance alors dans une lutte pour faire naître sur la planète "une ère nouvelle de progrès, de prospérité, de grandeur spirituelle". Il veut mettre fin aux guerres, empêcher les hommes de s'entre-tuer et leur faire prendre conscience "que la haine est stérile, que la vie nous a été donnée pour la Joie."
La seconde moitié du livre, qui a des airs de profession de foi d’une candidate à l’élection de Miss France, m’a forcément moins enthousiasmé. Pour autant, le roman reste convaincant tout du long.
L'AEO, l'Association pour l'Espoir et l'Optimisme, approuve ce livre. Enfin, sauf si c'est vraiment trop gnangnan, mais tu aurais sûrement été plus virulent si ça avait été le cas, non ? Au moins il y en a pour tout le monde dans ce livre. ^^
RépondreSupprimerLa seconde moitié n'est réellement gnangnan qu'en comparaison avec la première. Pas vraiment de raison d'être virulent, donc.
SupprimerJ'aime bien aussi les ambiances cafardeuses et nihilistes ! Du coup je le lirai bien, malgré sa happy end.
RépondreSupprimerTu seras comblé par la première moitié et la seconde passera toute seule !
SupprimerMoi, je me délecte dans le désespoir. Donc tu m'as grandement allécher, avant de doucher sévèrement mon enthousiasme.
RépondreSupprimerVive les romans qui finissent mal !
Je me joins volontiers à ce cri du cœur !
SupprimerGreat post, thanks.
RépondreSupprimerYou're welcome, pal.
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