Jusqu'à nouvel ordre, disait-il. Jusqu'à nouvel ordre ? Il est arrivé, le nouvel ordre ! À peine refermé mon dernier épisode des aventures du commissaire San-Antonio, voilà que j'y reviens. Et pas qu'à moitié, comme on peut le constater ci-dessous...
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San-Antonio
Le gala des emplumés
Ed. Fleuve Noir
Toute la maison poulaga est réunie pour une soirée en l’honneur du vieux. Chacun est sur son 31, les discours s'enchaînent et, après une embarrassante allocution de Béru et un improbable cadeau, un hibou empaillé, borgne et mité, le patron confie à San-Antonio, discrètement et sans aucune explication, une mission pour le moins inhabituelle : devenir l'amant d'une femme. Il lui tend alors une photographie de sa cible ainsi qu'une petite précision... le cliché n'est pas exactement récent.
Cette tâche spéciale, rythmée par le concours de narcolepsie auquel se livrent Bérurier et Pinaud, offre au commissaire un costume à sa taille. Et, en attendant les raisons de cette mission - patience, elles ne tombent qu'en toute dernière page mais valent le coup d'attendre - nos héros jouent parfaitement leur rôle et se promènent dans une histoire qui réserve bien des surprises, avec une mention spéciale pour la mémorable improvisation de Béru en confesseur.
Cette tâche spéciale, rythmée par le concours de narcolepsie auquel se livrent Bérurier et Pinaud, offre au commissaire un costume à sa taille. Et, en attendant les raisons de cette mission - patience, elles ne tombent qu'en toute dernière page mais valent le coup d'attendre - nos héros jouent parfaitement leur rôle et se promènent dans une histoire qui réserve bien des surprises, avec une mention spéciale pour la mémorable improvisation de Béru en confesseur.
Bref, un bon épisode dont l'auteur de Passez-moi la Joconde résume les qualités bien mieux que moi, évidemment :
"Je vous raconte du palpitant, non ? Admettez ? C’est pas de la littérature anémiée que je vous distille ! Il se passe des trucs dans mes bouquins. Et, malgré que ce soit une littérature d’action, le style reste impec, soyez juste ? Les personnages sont bien campés, le vocabulaire est riche, les images sont belles, les caractères bien dessinés et les trouvailles inattendues. C’est ça le talent, quoi ! Ça ne se discute pas : un don !"Je ne vous en offre qu'un extrait, il continue sur ce ton durant une pleine page. Et pourtant, la modestie est la moindre de ses qualités. N'est-ce pas ?
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San-Antonio
Fleur de nave vinaigrette
Ed. Fleuve Noir
Hector, le cousin de San-Antonio, et Pinaud, retiré de la maison poulaga, montent une agence de détectives privés. Mais quand le premier disparaît au milieu de son enquête, le second fait appel à San-Antonio pour le retrouver. Sauf que le commissaire est déjà bien occupé, embarqué au Japon avec Béru à la poursuite de l'auteur présumé d'un attentat à l'ambassade nippone de Paris.
Dans cet épisode, qui se déroule donc au pays du Soleil-Levant, San-Antonio glisse tous les poncifs les plus éculés sur le Japon et les japonais. Les morts par Hara-kiri se succèdent, les personnages et les lieux sont affublés de noms qui sont autant de jeux de mos idiots et Béru passe inaperçu du fait de la jaunisse dont il est atteint dès le début de l'aventure.
Comme l'auteur sait ficeler une intrigue, les deux fils narratifs finissent par se télescoper, l'attentat à l'ambassade et la disparition d'Hector. C'est au terme de cette enquête, qui manque de finesse mais pas de fluidité et dans laquelle le lecteur a le bonheur d'apprendre la recette de la patte d'alligator farcie, que Bérurier passe inspecteur chef. Et verse sa petite larme.
Comme l'auteur sait ficeler une intrigue, les deux fils narratifs finissent par se télescoper, l'attentat à l'ambassade et la disparition d'Hector. C'est au terme de cette enquête, qui manque de finesse mais pas de fluidité et dans laquelle le lecteur a le bonheur d'apprendre la recette de la patte d'alligator farcie, que Bérurier passe inspecteur chef. Et verse sa petite larme.
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San-Antonio
San-Antonio renvoie la balle
Ed. Fleuve Noir
San-Antonio et le lecteur - ainsi que tout l'immeuble - assistent à une scène de ménage chez les Bérurier. Alexandre-Benoît et Berthe se lançant des noms d'oiseaux, comme entrée en matière, il n'y a pas mieux. Puis le Gros finit par sortir et, chaussé de ses bottes en caoutchouc, il part avec le commissaire en direction du stade. Les deux hommes vont assister à un match de foot.
Mais au bout de quelques minutes, voilà que l'arbitre s'écroule, mort. Deux balles en plein cœur. Pendant que San-A s'empare d'une enquête qui le conduit des footballeurs aux circassiens, des supporters au voisinage et des spectateurs aux criminels de guerre, Béru prend des coups de tous les côtés, s'improvise dresseur de lions et tâche d'arbitrer à sa manière cette drôle d'affaire qui, derrière ses allures de clown triste, se révèle sensible, astucieuse et pleine d'esprit.
Si la série brille généralement par ses personnages secondaires, c'est surtout la figuration qu'il est intéressant de noter dans cet excellent épisode. Les anonymes, qui sont à la fois invraisemblables et en même temps plus vrais que nature, sont particulièrement soignés, campés à coups de petites descriptions sibyllines ou assassines.
"En cet après-midi dominical, l’employé de banque est allé mater les singes au zoo ; par vengeance."
"Le pauvre mec ! L’asperge ! C’est blême avec le teint vert. C’est long, pas fort, c’est battu, ça manque d’air, ça fait des économies et ça meurt avec."
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San-Antonio
Le fil à couper le beurre
Ed. Fleuve Noir
Supplié d'un regard par Félicie de ne pas la laisser seule avec le cousin Hector, San-A les emmène, sa mère et lui, à la foire du trône. Et voilà qu'entre les manèges et les machines à barpapa, il croise une vieille connaissance, Carmona. Ce voyou, revanchard, s'en prend violemment au commissaire, qui lui a mis la main dessus dans le passé. Quelques jours plus tard, San-Antonio est interpellé dans la rue par un inconnu qui souhaite lui parler de cet incident, et vite, sous prétexte que ses jours sont comptés. Et en effet, dans la minute, celui-ci est abattu depuis une voiture qui prend la fuite...
Pas grand chose à dire de ce roman si ce n'est qu'il remplit honnêtement son office. Il coche toutes les bonnes cases mais, sympathique et anecdotique, il exploite ses personnages sans se fouler et tisse une intrigue peu consistante basée sur des secrets militaires. Il est plaisant mais n'offre finalement rien de réellement notable.
Tu comptes lire les 231 premiers San Antonio ? ;)
RépondreSupprimerJ'y allais en simple dilettante mais au rythme auquel vont les choses, va savoir…
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