jeudi 9 juin 2016

Théo Valet - La grande panne

Théo Varlet La grande panne portiquesThéo Varlet

La grande panne

Ed. des portiques


De retour d'un voyage dans l'espace, Aurore Lescure, spationaute, revient avec une substance cosmique dans ses bagages. Une fois sur Terre, la substance en question se développe, mute et, ne se contentant pas de ça, elle échappe rapidement à tout contrôle et perturbe profondément la société. Heureusement, avec l'aide de Gaston Delvart, artiste peintre, Aurore va tout mettre en œuvre pour rectifier la situation.

Dans ce roman de l'âge d'or de la science fiction française, Théo Varlet se disperse. Aussi, plutôt que de se concentrer sur ce qui aurait pu être un bon roman classique variant sur le thème de la dérive des explorations spatiales, l'auteur oriente son livre vers une romance terne et peu passionnante, à laquelle il donne une importance qu'elle ne mérite pas. Dès les premières pages, le scénario fleure l’intrigue amoureuse et j'ai longtemps espéré qu'il allait recentrer le débat, ce qu'il ne fait jamais vraiment. Et c'est bien dommage car ce roman avait tout pour être vraiment bon et qu'il n'est au final que correct.

De la même manière, et d'autant plus dans les années 30, ce qui s'annonçait comme une démonstration progressiste sur la place des femmes dans la société a tout du pétard mouillé. Oui, j'ai cru que l'auteur allait profiter du portrait de son personnage, une femme forte, spationaute, pour argumenter sur le fait que les hommes ne leur sont pas supérieurs. Mais non, le seul mérite de cette femme est d'être la fille de son père. C'est déjà pas mal, me direz-vous.

Bref, derrière une couverture qui sentait bon le cambouis se cache un roman qui se mâchouille comme un gros morceau de guimauve.

6 commentaires:

  1. Je vous trouve bien sévère envers ce roman.
    S'il est vrai que l'intrigue amoureuse, mièvre à souhait, n'est pas indispensable, il me semble un peu injuste de le résumer à celle-ci. L'auteur s'attache à décrire cette catastrophe avec un souci certain de réalisme, en s'attardant sur les diverses conséquences qu'elle peut entraîner aux niveaux social, économique, voire moral. Il ébauche aussi quelques pistes de réflexion intéressantes sur la science, ses applications ou son éthique. Toutes proportions gardées bien sûr par rapport à la science-fiction post-1945 ; ici, on est bien encore dans le "merveilleux scientifique".
    Par ailleurs, je me demande si Barjavel n'a pas été influencé par ce roman pour écrire "Ravage".

    Cela dit, vos lectures sont tout à fait stimulantes et réjouissantes. Je suis votre blog avec un grand intérêt :)

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  2. Il y a effectivement de bonnes choses et des intentions louables dans ce livre mais je crois que j'en ai un peu voulu à l'auteur d'avoir eu en main toutes les cartes pour pondre un bon roman et de n'avoir écrit, au final, qu'un livre moyen.

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  3. Je peux comprendre votre sentiment, je suis moi-même souvent déçu et frustré par nombre de romans d'anticipation ancienne.
    D'autre part, si vous souhaitez voir une illustration de la Xénobie, je vous conseille l'excellente BD "La Brigade chimérique" (que vous connaissez peut-être déjà) de Serge Lehman et Gess.

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  4. Merci pour la référence, j'en prends bonne note.

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  5. Je partage tes bémols, mais j'ai bien aimé l'aventure.
    Peut être du fait qu'il résonne étrangement en cette période de crise covidienne.

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