Isabelle Monnin
Mistral perdu ou les événements
Ed. JC Lattès
Isabelle Monnin raconte ici sa vie et les évènements tragiques qui l'ont ponctuée. Alors elle retrace le cours de son existence, jette en vrac les souvenirs propres à ses différents âges, dresse le portrait d'une époque, d'une enfance dans les années soixante-dix et d'une adolescence dans les années quatre-vingt. Avant d'arriver au drame. Aux drames.
Mistral perdu est le récit d'une enfant puis d'une femme sensible qui a grandi dans une famille heureuse et politisée en écoutant Renaud. C'est une catharsis basée sur du ressenti et des souvenirs pesants, parsemée de passages très justes, de quelques remarques pertinentes et de détails qui ne peuvent certainement pas laisser indifférents. J'imagine que le sujet peut toucher et faire vibrer la corde nostalgique de certains mais le récit est monotone et cruellement peu rythmé. J'ai l'impression que la voix est bien trop monocorde pour être touchante et le livre trop uniformément grave, voire pathos, pour trouver écho. Je comprends l'état d'esprit de l'auteur - pour preuve, je m'abstiens des quelques bons mots et des métaphores glaçantes que j'avais en tête - mais la douleur de ses sentiments pourrait bien avoir pris le pas sur les impératifs stylistiques à mon sens indissociables de la prose. L'auteur égraine des souvenirs, enfile des perles à la manière d'un inventaire mais tout cela manque clairement de corps. C'est sûr, son histoire est cinglante et tout le monde aurait besoin de
s'épancher après avoir été touché de la sorte par un destin aussi tragique.
Mais... voyons... disons, en quelques mots, que le livre est formellement assez faible et qu'un peu de liant n'aurait pas fait de mal à ce concentré de solennité.
En revanche, il y a un degré de gravité absent à ce livre mais qui y aurait eu toute sa place, c'est le deuxième accent du mot "événement" qui aurait pu ne pas être aigu. Mais ça, c'est la touche de subtilité qui ne parlerait probablement qu'au psychopathe qui vit en moi.
En revanche, il y a un degré de gravité absent à ce livre mais qui y aurait eu toute sa place, c'est le deuxième accent du mot "événement" qui aurait pu ne pas être aigu. Mais ça, c'est la touche de subtilité qui ne parlerait probablement qu'au psychopathe qui vit en moi.
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