Mathieu Larnaudie
Acharnement
Ed. Actes Sud
Retiré du monde politique au service duquel il mettait sa plume, Müller continue à réfléchir au discours parfait tout en suivant l'actualité, abreuvé de chartreuse et de séries policières. Bientôt, sa tranquillité est perturbée par la chute de cadavres qui rythment ses semaines et défigurent son jardin. Des cadavres ? Oui, des suicidaires se jettent du pont qui surplombe son pré carré et finissent leur chute dans ses plates-bandes, au grand dam de Marceau, son jardinier taciturne.
Ce roman, original et délicieusement grinçant, est une comédie burlesque dont les pages sont clairement imprégnées de jus de cerveau. Si cette histoire de suicidés n'est qu'un prétexte pour donner au livre un registre décalé et un ton loufoque, son sujet principal reste bien la politique. L'auteur dresse le portrait cynique d'un milieu d'arrivistes, de professionnels rodés, aux dents longues et aux techniques étudiées. Il n'hésite pas à nous faire part de la vision désabusée, peu nuancée et partisane qu'il en a.
Pour aller dans le sens de son propos, il utilise un langage très appliqué, voire laborieux. On sent que l'auteur a mûrement pensé chaque verbe, pesé chaque mot et les phrases à rallonge fleurent plus le travail abattu que le facilité. Pour autant, le roman n'en est pas moins fluide et plaisant à lire.
Avec ses quelques défauts, Acharnement est donc loin d'être le livre parfait et il ne brille pas exactement par sa sobriété. Mais c'est plutôt un bon roman qui s'interroge sur le pouvoir des mots en général, la parole politique en particulier et qui le fait avec richesse et sans détour.
Pour aller dans le sens de son propos, il utilise un langage très appliqué, voire laborieux. On sent que l'auteur a mûrement pensé chaque verbe, pesé chaque mot et les phrases à rallonge fleurent plus le travail abattu que le facilité. Pour autant, le roman n'en est pas moins fluide et plaisant à lire.
Avec ses quelques défauts, Acharnement est donc loin d'être le livre parfait et il ne brille pas exactement par sa sobriété. Mais c'est plutôt un bon roman qui s'interroge sur le pouvoir des mots en général, la parole politique en particulier et qui le fait avec richesse et sans détour.
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