lundi 23 avril 2018

M.P. Shiel - Le nuage pourpre

Matthew Dowdy Shiel  Le nuage pourpre  Ed. L'Arbre Vengeur Matthew Phipps Shiel 

Le nuage pourpre 

Ed. L'Arbre Vengeur 


L'espèce humaine a été éradiquée et le dernier Homme sur Terre se prénomme Adam. La boucle est bouclée.

Mais, sans doute parce qu'il est celui qui, malgré les obstacles, a osé fouler le dernier endroit alors encore vierge de la planète, Adam paye le prix fort. Épargné par le cataclysme, il est condamné à enjamber les corps pour se faire un chemin dans le charnier maudit qu'est devenu son monde. Il n'a pas été oublié par la mort, c'est pire, il a survécu. Alors, comme un moyen de ne pas y laisser la dernière once de raison qu'il lui reste, il se fait un devoir de nettoyer la planète par le feu. La Terre sera un immense bûcher à la gloire de Celui qui lui a réservé ce triste sort.

Dans ce roman de fin du monde daté de 1901, M.P. Shiel écrit sa version personnelle de l'apocalypse. Les références à Dieu et à la religion s'enchaînent, à commencer par le prénom du personnage. Celui-ci se voit comme l'objet d'un destin mystique et impénétrable, pointé du doigt par son Créateur. Il lui faudra toute une vie pour en comprendre le dessein. D'ici là, il tourne en rond, ressasse des pensées stériles, vit parmi les cadavres et connaît l'Enfer sur Terre.

Ce récit d'un futur lugubre est présenté dans les premières pages du livre comme la prémonition d'une spirite. Je n'ai pas vraiment saisi l'intérêt de cette introduction à laquelle il n'est plus jamais fait allusion durant le roman. Par ailleurs, l'auteur réitérera l'expérience d'ouvrir des pistes de réflexion plus ou moins métaphysiques qu'il n'exploitera pas et qu'il abandonnera en cours de route. Sachant que, quand il pousse plus avant ses pensées, il est parfois difficile d'en suivre le fil, le mieux est encore d'en rester au premier niveau de lecture, le destin d'un pauvre fou, démiurge mondial improvisé, pyromane illuminé et ultime représentant de son espèce.

Ainsi ce classique méconnu du genre est plus à envisager comme un honnête divertissement, un roman agréablement défaitiste qui, s'il peut éventuellement laisser dubitatif, offre un bon moment de lecture et saura contenter les pessimistes les plus assumés et les amateurs de désuétude stylistique.

4 commentaires:

  1. Je l'ai dans ma PAL dans l'une des éditions 10/18. Je le lirai un jour, je le lirai.

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  2. Oui, vous auriez tort de faire l'impasse dessus, vous qui êtes amateur de roman post-apocalyptique (même si c'est loin d'être ce que j'ai lu de meilleur dans ce registre).

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  3. Je l'avais acheté dans les années 70 dans la collection "Présence du futur" et il m'étais tombé des mains. Peut-être devrais-je essayer de le relire ? ;)

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    1. Pourquoi pas. Si ça n'a pas fonctionné la première fois, ça peut marcher la seconde.

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