H. G. Wells
Quand le Dormeur s'éveillera
Ed. Le Castor Astral
En 1888, Edward Bellamy publie une fiction intitulée Cent ans après ou l'an 2000 dans laquelle on assiste au réveil d'un jeune homme tombé dans un profond sommeil. Il émerge en l'an 2000, constate les différences entre les deux époques et propose une analyse critique de celle dont il vient.
Quelques années plus tard, en 1899, clairement influencé par la lecture de ce roman auquel il fait plusieurs fois allusion, l'auteur de La Guerre des mondes en rédige sa propre version. Le principe est le même, Abraham s'endort, ne se réveille mystérieusement que deux siècles plus tard et réalise alors ce qu'est devenue la société et l'improbable place qu'il y occupe. En effet, durant son sommeil, quelques placements intéressants et les mystères de la spéculation en auront fait un homme richissime, plus que vous ne pouvez l'imaginer : il possède la moitié du Monde. Pas moins.
À partir de là, Wells décortique ce monde futuriste et on réalise rapidement que, derrière la façade du bien-être généralisé, sourde le front ouvrier révolutionnaire, désireux de renverser ce nouvel ordre de la concentration du pouvoir et de l'économie mondiale centralisée. Bien entendu, l'auteur s'interroge ici sur l'orientation que prend la société actuelle. Il soulève des problématiques intéressantes et, même si elles sont toujours valables aujourd'hui, elles n'ont pas très bien vieilli et manquent parfois de subtilité. De plus, la forme romanesque qui illustre le propos manque cruellement de fluidité et s'empâte d'interminables descriptions. Le récit des aventures du Dormeur est donc loin d'être passionnant et on a vite compris où Wells voulait en venir : l'inégalité, c'est mal.
Certes, les intentions sont louables mais le verdict du temps est parfois sans appel. Si L'Ile du Dr Moreau n'a pas pris une ride, Quand le dormeur s'éveillera m'a semblé vraiment daté.
Certes, les intentions sont louables mais le verdict du temps est parfois sans appel. Si L'Ile du Dr Moreau n'a pas pris une ride, Quand le dormeur s'éveillera m'a semblé vraiment daté.
En fait, il faudrait qu'un "continuateur" de Wells se saisisse du concept (voire du héros) pour le "mettre au goût du jour" (premier réveil 100 ans après la "mise en sommeil" pour une étape intermédiaire, avec une manip' pour qu'il reste amnésique lorsqu'il se rendort pour son second siècle...).
RépondreSupprimerBon bah, j'ai plus qu'à l'écrire...
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Voilà, ton scénario est déjà tout trouvé ! Au travail, maintenant...
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