lundi 9 juillet 2018

Richard Russo - À malin, malin et demi

Richard Russo  À malin, malin et demi  Ed. Quai Voltaire

Richard Russo 

À malin, malin et demi 

Ed. Quai Voltaire 


North Bath est une bourgade comme les États-Unis en comptent tant, avec son cimetière, son troquet, sa police locale, ses rumeurs et ses secrets de polichinelle.  Nul n'y a de perspective. Et pour cause, n'y vivent que les laissés-pour-compte du rêve américain et les oubliés de la providence.

Richard Russo nous fait pénétrer ce décor terne et blafard pour nous plonger dans une comédie de mœurs grinçante. Durant quarante-huit heures, du policier frustré au fossoyeur bègue en passant par le piler de comptoir malade ou encore le promoteur douteux, les personnages s'enchaînent pour dresser le portrait d'une petite ville provinciale typique et faire le constat d’une société américaine peu glorieuse. Cette chronique sociale douce-amère reprend les personnages d'Un homme presque parfait - que je n'ai pas lu. Le livre m'a été vendu comme pouvant se lire indépendamment et c'est probablement le cas. Mais, hasard ou coïncidence, j'ai bizarrement mis beaucoup de temps à situer les habitants de cette ville. J'ai le sentiment d'avoir passé un long moment en pleine confusion, un brin perdu au milieu d'une foule difficile à cerner.

Roman choral en huis-clos péri-urbain, À malin, malin et demi est une comédie assez habile qui joue sur les relations humaines houleuses et sur les contradictions qui les caractérisent. La trame de fond est passionnelle - mais qui donc est l'amant de ma femme ? - et elle est agrémentée d'histoires parallèles imbriquées toutes plus cocasses les unes que les autres. Si le roman met un peu de temps à se mettre en place, c'est ensuite un plaisir de suivre les protagonistes dans leurs démêlés du quotidien, dans ces petites histoires qui font les grosses embrouilles. Richard Russo s'en sort à merveille avec ce sac de nœuds et propose là une piste de réflexion assez maligne sur le vivre-ensemble dans une société morose et sans débouché apparent.

2 commentaires:

  1. Pas lu celui-ci mais en général j'aime bien les bouquins de cet écrivain. Il m'en reste un dans ma PAL (Quatre saisons à Mohawk). Je note celui-ci. :)

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    1. C’est le premier Russo que je lis. Je pense que j’y reviendrai.

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