Daniel Lang
Stockholm 73
Ed. Allia
J'imagine qu'on a les références qu'on mérite.
Je croyais qu'on appelait "syndrome d'Helsinki" le phénomène qui veut que les otages développent de l'empathie vis-à-vis de leurs geôliers. Helsinki ? Bah oui. Dans Piège de cristal, il est question du "syndrome d'Helsinki". Je connais mes classiques. J'ai vu les aventures de John McLane. Plusieurs fois.
Mais Helsinki n'a rien à voir dans l'histoire. C'est bien du "syndrome de Stockholm" qu'il s'agit.
Mais Helsinki n'a rien à voir dans l'histoire. C'est bien du "syndrome de Stockholm" qu'il s'agit.
Alors si le cinéma hollywoodien n'est pas à l’abri d'une erreur et si on ne peut pas prendre pour argent comptant tout ce qu'on entend à la télé, à qui peut-on encore se fier, hein ? Aux livres ? Allons bon.
Bref, auparavant décrit par plusieurs psys, ce terme voit son origine dans un fait divers qui ébranla la Suède - et la chronique - en 1973. Jan-Erik Olsson, fraîchement évadé de prison, tente de casser une banque de la capitale. Le braquage tourne mal et vire à la prise d'otages. Les jours passent et les employés de l'établissement prennent fait et cause pour le ravisseur, au point qu'aucun d'entre eux ne témoignera contre lui après la libération.
L'année suivante, Daniel Lang, journaliste et correspondant de guerre pour The New Yorker, rencontre le braqueur, les otages et s'entretient avec des professionnels. Il publie ensuite un reportage complet sur l'affaire. Stockholm 73, qui en est la réédition, relate les évènements dans le détail, fait donc vivre au lecteur l'intrusion d'Olsson dans la banque, les six jours retranchés et les conséquences de cet épisode. Malgré quelques éléments flous - j'ai notamment eu beaucoup de mal à comprendre la géographie des lieux et la disposition de la banque - et l'absence de portée littéraire de ce document purement journalistique, l'histoire est intéressante et la gestion d'une telle situation de crise par la police semble aujourd'hui pour le moins surprenante. Mais c'est surtout le comportement des victimes, bien que paradoxal et assez incompréhensible, qui est fascinant.
Assez classique dans sa construction, très chronologique, le reportage de Daniel Lang se lit d'une traite et soulève des interrogation justes sur la gestion de l'angoisse et les manifestations inconscientes de la survie. De plus, ce n'est pas négligeable, il donne envie de revoir Piège de cristal. C'est ce que je vais faire ce soir.
Et qui te dit que ce n'est pas le livre qui a tort, hein ?
RépondreSupprimerC'est vrai, ça. Comment savoir... Sommes-nous condamnés à vivre dans le doute ?
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