jeudi 7 mars 2019

Martin Winckler - L'École des soignantes

Martin Winckler L'École des femmes P.O.L

Martin Winckler 

L'École des soignantes

Ed. P.O.L 


À travers le parcours de Jean Atwood, une brillante interne, Le Chœur des femmes prenait le pouls de la gynécologie et en relevait un certain nombre de dysfonctionnements. Dix ans plus tard, Martin Winckler revient à son sujet de prédilection et tente de voir quelle sera l'évolution de cette discipline dans un futur proche.

Nous sommes au milieu du XXIème siècle. Beaucoup de choses ont changé. Les voitures sont volantes, l'écran plat a laissé sa place à l'holotélé et on ne dit plus une cheffe de service mais une officiante. L'action a beau se dérouler dans le futur et ses pages être truffées de références à la littérature de genre - d'Isaac Asimov à Ursula Le Guin - L'École des soignantes n'est pas pour autant un roman de science-fiction. Le caractère d'anticipation, très secondaire, n'est là que pour le décor.

La jeune interne a parcouru du chemin, sa réputation n'est plus à faire et, légende de la santé des femmes, elle dirige maintenant l'unité du Centre Hospitalier Holistique de Tourmens dans laquelle arrive Hannah Mitzvah, le personnage principal de ce volume. Jeune résident qui entame sa formation de soignante (c'est un homme, la terminologie peut en dérouter plus d'un, le prénom du personnage également), il n'est pas exactement passionnant. Le livre repose sur ses frêles épaules et en pâtit. Quand elle était au centre du roman précédent, Jean Atwood avait des défauts mais c'est justement ce qui la rendait intéressante. À l'inverse, Hannah est un peu terne et sa personnalité manque de relief. Pour dire, l'épisode le plus marquant de son histoire est la mort de son chat, ce qui est plus pathétique que touchant. Bref, à son image, le livre est un peu mou et manque de mordant.

Donc, en l'absence d'intrigue solide ou de personnage charismatique, l'auteur s'interroge sur la direction que prend la médecine et en dessine une projection à moyen terme. Le problème, c'est qu'il ne fait qu'extrapoler sur des sujets abordés dans le premier ouvrage du diptyque - la santé des femmes, les lobbys pharmaceutiques, la fin de vie ou encore le rapport entre la patient et le soignant - et va là où on l'attendait. Ce roman, j'en ai peur, n'apporte donc pas grand chose au précédent...

4 commentaires:

  1. J'ai lu votre chronique réservée de "L'école des soignantes" avec intérêt.
    En général, ce sont plutôt des éloges enthousiastes que suscite cet ouvrage labellisé "féministe".
    Pourtant, sous couvert de féminisme "avancé", il brasse, à mon avis, des clichés rétrogrades sur les femmes.

    Si cela vous intéresse, un article de mon (très récent) blog aborde cet angle du livre.
    https://hommesfemmesmemescombats.blogspot.com/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai peur que le livre ne soit passé à côté de son objectif, ni plus ni moins.

      Supprimer
  2. Même si ce n'est pas exactement pour les mêmes raisons que vous, c'est bien mon avis également.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors doublement passé à côté de son objectif.

      Supprimer