Adam Sternbergh
Population : 48
Ed. Super 8
Les 48 habitants de Caesura, Texas, ont tous un point commun, ils
ignorent la raison de leur présence en ville. Criminels
récidivistes, tueurs en série, pervers irrécupérables ou victimes
traumatisées bénéficiant d'un programme de protection des témoins,
leur mémoire a été nettoyée des souvenirs encombrants. Pour
chacun, convaincu d'être innocent mais potentiellement coupable,
franchir les barrières de Blind City, comme on l'appelle, est un
nouveau départ. En huis-clos. Sans retour.
Et depuis huit ans, la vie se déroule sans incident
notable. Jusqu'au suicide d'Errol Colfax et au meurtre d'Humphrey
Gable. Le shérif local, Calvin Cooper, va devoir assumer l'étoile
qui orne sa poitrine et mener l'enquête, au risque d'apprendre des
choses qu'il ignore sur les autres et sur lui-même.
Basé sur une idée machiavélique, le roman d'Adam
Sternbergh est un polar bigrement efficace aux descriptions très
visuelles et composé d'une jolie galerie de personnages. La ville en
est un à part entière, avec son décor digne d'un western
spaghetti, poussiéreux et brûlé par le soleil, et sur lequel plane
l'ombre de la société secrète qui tire les ficelles. Quant aux
habitants, qui portent un fardeau et vivent dans le doute, ils ont
tous leur part de mystère. Ces éléments intrigants sont toutefois
relevés d'une touche d'humour et de dérision. Ainsi, les nouveaux
arrivants, qui sont dépouillés de leur nom, doivent se choisir une
nouvelle identité en piochant dans une liste d'acteurs et de
vice-présidents, ce qui donne lieu à des patronymes à la fois
familiers et assez grotesques.
La plume de l'auteur est très captivante, l'idée
est incontestablement inventive mais certaines facilités
scénaristiques ont un peu gâché mon plaisir. L'intrigue avance par
bonds, propulsée par d'énormes ressorts qui décrédibilisent
sérieusement l'édifice et mettent à mal la capacité de l'auteur à
maîtriser l'originalité de son concept. Pour autant, j'ai lu ce
roman d'une traite ou presque, entraîné par la narration immersive,
son ambiance mystérieuse ainsi que par un rapide attachement au
personnage du shérif.
Tu relèves les mêmes défauts que tes collègues, je ne change donc pas mon avis, next.
RépondreSupprimerJe relève les mêmes défauts que les autres, et pour cause : on peut difficilement ne pas les remarquer tant ils sont visibles.
SupprimerComme le chien critique, vous en ressortez quand même majoritairement mitigé, je vais continuer à passer. Dommage pour ses qualités.
RépondreSupprimerQualités qui sont pourtant vraiment remarquables, elles aussi.
SupprimerUne bonne idée mais pas exploitée comme il le faudrait. Le sensationnalisme au détriment de l'intrigue. Dommage.
RépondreSupprimerC'est même surprenant qu'aucun agent ou éditeur ne lui ait fait retravailler son livre et supprimer les plus gros défauts. Car exploité à sa juste mesure, le roman aurait pu être aussi génial que son concept.
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