mercredi 11 mars 2020

Adam Sternbergh - Population : 48

adam sternbergh population 48

Adam Sternbergh

Population : 48

Ed. Super 8


Les 48 habitants de Caesura, Texas, ont tous un point commun, ils ignorent la raison de leur présence en ville. Criminels récidivistes, tueurs en série, pervers irrécupérables ou victimes traumatisées bénéficiant d'un programme de protection des témoins, leur mémoire a été nettoyée des souvenirs encombrants. Pour chacun, convaincu d'être innocent mais potentiellement coupable, franchir les barrières de Blind City, comme on l'appelle, est un nouveau départ. En huis-clos. Sans retour.

Et depuis huit ans, la vie se déroule sans incident notable. Jusqu'au suicide d'Errol Colfax et au meurtre d'Humphrey Gable. Le shérif local, Calvin Cooper, va devoir assumer l'étoile qui orne sa poitrine et mener l'enquête, au risque d'apprendre des choses qu'il ignore sur les autres et sur lui-même.

Basé sur une idée machiavélique, le roman d'Adam Sternbergh est un polar bigrement efficace aux descriptions très visuelles et composé d'une jolie galerie de personnages. La ville en est un à part entière, avec son décor digne d'un western spaghetti, poussiéreux et brûlé par le soleil, et sur lequel plane l'ombre de la société secrète qui tire les ficelles. Quant aux habitants, qui portent un fardeau et vivent dans le doute, ils ont tous leur part de mystère. Ces éléments intrigants sont toutefois relevés d'une touche d'humour et de dérision. Ainsi, les nouveaux arrivants, qui sont dépouillés de leur nom, doivent se choisir une nouvelle identité en piochant dans une liste d'acteurs et de vice-présidents, ce qui donne lieu à des patronymes à la fois familiers et assez grotesques.

La plume de l'auteur est très captivante, l'idée est incontestablement inventive mais certaines facilités scénaristiques ont un peu gâché mon plaisir. L'intrigue avance par bonds, propulsée par d'énormes ressorts qui décrédibilisent sérieusement l'édifice et mettent à mal la capacité de l'auteur à maîtriser l'originalité de son concept. Pour autant, j'ai lu ce roman d'une traite ou presque, entraîné par la narration immersive, son ambiance mystérieuse ainsi que par un rapide attachement au personnage du shérif.

D'autres avis ? Hop ! Lune, Maki, Yuyine, Lord Arsenik...

#DéfiCortex
Et pour faire le point sur ce challenge, c'est ici.

6 commentaires:

  1. Tu relèves les mêmes défauts que tes collègues, je ne change donc pas mon avis, next.

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    1. Je relève les mêmes défauts que les autres, et pour cause : on peut difficilement ne pas les remarquer tant ils sont visibles.

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  2. Comme le chien critique, vous en ressortez quand même majoritairement mitigé, je vais continuer à passer. Dommage pour ses qualités.

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    1. Qualités qui sont pourtant vraiment remarquables, elles aussi.

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  3. Une bonne idée mais pas exploitée comme il le faudrait. Le sensationnalisme au détriment de l'intrigue. Dommage.

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    1. C'est même surprenant qu'aucun agent ou éditeur ne lui ait fait retravailler son livre et supprimer les plus gros défauts. Car exploité à sa juste mesure, le roman aurait pu être aussi génial que son concept.

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