Francis Carsac
Pour patrie l'espace
Ed. L'Arbre Vengeur
Ce classique du space-opera, que l'on dit incontournable et dont la réédition est auréolée de quelques recensions très élogieuses, plonge le lecteur dans le vide intersidéral dès la première page. Le personnage principal, Tinkar, un soldat de l'armée impériale Terrienne, n'a eu d'autre choix, pour échapper à l'explosion de son vaisseau saboté, que de sauter dans son scaphandre et se jeter dans l'espace. Son destin est peu enviable : dériver dans le cosmos jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Il est heureusement recueilli par un "vaisseau-cité", un bâtiment de la taille d'une ville. Ses habitants, descendant de dissidents persécutés par l'Empire et aujourd'hui nomades, voient en ce naufragé un représentant de l'oppresseur et lui mènent la vie dure. Seul l'un des dirigeants du vaisseau lui offre bizarrement un certain nombre d'avantages, ce qui fait d'autant plus grincer les dents de ses hôtes...
Si Tinkar, après avoir flotté un moment dans l'espace, finit par trouver refuge sur un sol ferme, je n'ai malheureusement pas eu sa chance. Contrairement à lui, je n'ai jamais réussi à reprendre pied. J'ai dérivé, dérivé...
J'ai bien tenté de me raccrocher au personnage principal qui m'a d'abord semblé plutôt intéressant mais qui ne l'est finalement qu'en comparaison des autres protagonistes qui rivalisent de fadeur, à commencer par les femmes qui se disputent ses faveurs. Même ses questionnements, alors qu'il se retrouve partagé entre ses principes formatés de soldat et son désir de se fondre dans son nouvel environnement, n'ont pas su me convaincre, pas plus que les scènes d'action ou les duels qui sont assez maladroits. Quant à l'intrigue, disons qu'elle fonctionne mais que, cousue de fil blanc, elle ne ménage que peu de surprise.
J'imagine qu'il faut tout de même resituer le roman dans son contexte et noter le caractère rigoureux de cet auteur à la formation scientifique, saluer la dimension politique et sociétale de ce roman résolument utopiste, voire libertaire, et s'incliner devant l'esthétique rétrofuturiste, la plume joliment désuète et l'aspect évocateur ou visuel des décors. Mais aucun de ces derniers points, si notables soient-ils, ne m'a empêché de dériver, dériver...
Lekarr dit ici tout le bien qu'il en pense, lui.
Vous êtes vraiment opposés avec Lekarr, quand je vois ce que tu dis et que lui va jusqu'à souligner l'épaisseur des personnages, huhu. C'est toujours marrant comme un livre peut être different selon le lecteur. Je ne viendrai pas trancher la question, j'ai bien trop peur de dériver moi aussi.
RépondreSupprimerLes protagonistes m'ont semblé un peu ternes mais, en revanche, la problématique à laquelle est confronté le personnage principal est intéressante.
SupprimerC'est la magie des impressions de lecture... Nous sommes pourtant généralement raccord avec Lekarr.
Et je persiste et signe ! ;)
RépondreSupprimerJe n'en attendais pas moins de toi ! ;o)
SupprimerLes personnages sont un point essentiel pour moi dans les romans, je vais donc éviter la lecture ^^
RépondreSupprimerAttention, il y a débat concernant l'épaisseur des personnages : tout le monde n'est pas d'accord à ce sujet. Ta lecture pourrait nous départager...
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