Franz Bartelt
Of course
L’Arbre Vengeur
"Le temps c’est de l'argent, sauf à un moment donné."
Le temps.
* Regarde l'heure - 21h04 *
Le temps, parlons-en. On le dit absolu, on le pense relatif et j’essaie de gérer le mien de manière pragmatique. Comment vous expliquer ça... tiens, quand je cuisine, par exemple : je mange vite, sans enthousiasme, par nécessité, et j’ai souvent l’impression de perdre mon temps quand je fais ma tambouille. Donc je tache de ne pas consacrer plus de temps à préparer mon repas que je n’en mets pour l’avaler. Pour ce blog, c’est un peu la même chose, si ce n’est que toutes les étapes me procurent du plaisir. Disons que si je lis vite et écris vite, j’évite de passer des plombes sur un article si je n’ai même pas mis une heure pour lire le livre dont il est question. En l’occurrence, ce court roman de Franz Bartelt.
Lu en un aller-retour en métro entre ici et là-bas, je me donne une demi-heure pour pondre ce billet. Un peu comme un exercice d'écriture à contrainte. Et comme en plus ce roman brille par son économie de moyens et une impression générale de facilité ou de nonchalance, j'ai le sentiment de respecter une certaine forme de cohérence. Une impression de nonchalance, disais-je. Oui mais une nonchalance non dénuée de technique. En effet, le narrateur, apprenti enquêteur et auteur débutant, qui découvre les règles d'or du roman de genre et les applique à la
lettre, reconnaît rapidement qu'écrire est plus compliqué et
plus technique que prévu. Il suit donc scrupuleusement le manuel du parfait biographe, lui qui confesse avoir découvert le mot "biographie" en se lançant
dans celle du commissaire Moncheval. Ce texte nous présente donc le policier - indolent mais bien nommé - et nous fait suivre l'enquête qui lui fit mettre la main sur le tueur en série qui assassinait des femmes à coups de fer à cheval.
Ce faux roman policier est donc autant une parodie de Série Noire qu'un pastiche des techniques d'écriture. Se moquant gentiment du genre et étalant avec dérision sa connaissance des ficelles narratives et des procédés du récit, l'auteur du Fémur de Rimbaud se fait plaisir et offre une véritable démonstration de style, de sens de la formule et d'humour, parfois absurde, souvent grivois. Mais si l'auteur est talentueux, il est aussi un peu faignant. Sa nonchalance saute aux yeux et cantonne Of course à ce qu'il est : un divertissement innocent, sympathique mais peu consistant.
* Regarde l'heure - 21h18 *
Quatorze minutes. Pas mal. Pas moins nonchalant, pas plus consistant, cohérent. Pas mal pour quatorze minutes.
Défi relevé à la perfection, c'est un chouette billet. Non pas que j'en doutais, bien sûr.
RépondreSupprimerMerci ! J'aime les défis !
SupprimerLes divertissements coupables, c'est tellement mieux... Mais voilà un billet peu "consistant", non ?
RépondreSupprimerEn effet, un billet volontairement nonchalant et peu consistant, à l'image du roman. C'était l'objectif et la conclusion.
SupprimerSuper billet 😃
RépondreSupprimerBon, pas convaincue de lire le livre, vu la quantité de choses à lire...
Merci !
SupprimerC'est une lecture sympathique mais pas une priorité.