Tanguy Viel
La fille qu'on appelle
Ed. Minuit
La fille qu'on appelle est l'enfant d'un ancien boxeur, aujourd'hui chauffeur du maire. Quand le vieux pugiliste demande à l'élu s'il peut rendre un service à sa fille, celui-ci accepte. Mais il attend bien qu'en retour la jeune ingénue sache se montrer reconnaissante. Commence alors une relation déséquilibrée et malsaine entre un politicien convaincu qu'on ne peut rien lui refuser et une victime qui tombe sous son emprise. L'auteur de l'excellent Cinéma, qui se lance dans son interprétation personnelle du #MeeToo, ne propose toutefois rien de bien nouveau à ce sujet : pression, harcèlement, domination, abus de pouvoir et d'influence, ce cas d'école est d'une triste banalité, reste factuel et ne prend jamais vraiment de hauteur. De fait, s'il rappelle benoitement les dépêches que l'on peut lire ici ou là dans les quotidiens et s'il en ébauche une version romanesque, il ne débouche sur aucune réflexion. À moins que les caractères analytiques ou critiques ne se soient perdus dans la longueur des phrases, dilués dans l'écriture alambiquée qui a bien failli m'égarer moi aussi.
Bof.
Parfois, quand on cherche on trouve. Parfois non. En ce qui concerne ce
roman tiède, j'ai cherché, longtemps et en vain, quel bon argument pourrait le
sauver. Je n'en ai trouvé aucun de suffisamment solide pour qu'il
échappe au pilori. En revanche, le capital sympathie de l'auteur lui
épargnera l'échafaud. C'est déjà ça.
Si en plus ça ne débouche sur aucune réflexion, je vais passer.
RépondreSupprimerTu peux.
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