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vendredi 25 novembre 2022

San-Antonio - Laissez tomber la fille

San-Antonio Laissez tomber la fille Fleuve Noir
San-Antonio 

Laissez tomber la fille 

Ed. Fleuve Noir 


Ce matin-là, comme son miroir lui renvoie "des yeux de lion malade", San-A sort prendre l'air, direction "un coin pépère, dans lequel on vous sert des trucs qui font rêver". Mais à peine son métro est-il parti qu'il marque l'arrêt entre deux stations. Le wagon est presque désert puisque le commissaire le partage, en tout et pour tout, avec "un grand fifre habillé de sombre" dont "le visage respire l’intelligence". Avant que notre héros n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrive, l'inconnu lui vide son chargeur dans le bide...
 
Nous sommes en 1942. Au moment où se produit ce fâcheux incident, San-Antonio a pris ses distances avec ses activités, refusant de travailler pour le gouvernement que l'on sait. Mais sa rencontre dans le métro va lui faire prendre part, bien malgré lui, au ballet auquel se livrent résistants et collabos.
"Les rues sont tristes comme un roman de Pierre Loti. Tous ces écriteaux rédigés en gothique me flanquent le noir. Paris, en ce mois d'octobre 1942, est plus vert qu'un sapin. Mais ici, les sapins portent des bottes qu'ils font sonner sur les pavés..."
Cet épisode, daté de 1950 et deuxième de la série, se déroule donc en pleine occupation. C'est l'occasion pour l'auteur de se lancer dans un portrait du Paris de l'époque. L'intrigue est d'ailleurs tellement ficelée autour de hasards improbables et de coïncidences peu crédibles qu'elle a tout d'un prétexte pour revenir sur le quotidien sous la domination militaire allemande, les patrouilles, les contrôles ou encore le rationnement. Mais même si elle manque de solidité, la trame est efficace, comporte quelques bonnes idées et porte un roman d'une grande noirceur, ponctué de morts violentes et de scènes de torture. Entre ses réparties cinglantes et ses descriptions imagées, San-A y distribue une quantité incroyable de balles et caresse même un chien à coups de clé à molette. Faut ce qui faut.
   


 
Et pour suivre l'avancée de ma lecture complète des aventures du commissaire San-Antonio, cliquez sur le sourire de l'auteur !

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